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Rebecca, de Daphné du Maurier

Je ne le savais pas en commençant, mais ce livre est un classique. Rebecca a été adapté au cinéma par nul autre qu’Alfred Hitchcock en 1940 (et en 2020 par un certain Ben Wheatley). L’auteure, Daphné du Maurier, a également écrit Les Oiseaux (nouvelle à l’origine du film de Hitchcock encore une fois), et est une des auteures les plus lues du monde littéraire anglais. Et moi qui n’était pas sûre de continuer parce que je trouvais ça, honnêtement, un peu plate. Heureusement que je ne l’ai pas fait. Comment ça se fait que je n’en avais jamais entendu parler?

Résumé

La narratrice, anonyme, est femme de chambre pour une vieille madame assez horrible. Elle est orpheline, n’a presque pas d’éducation, n’a pas de talent particulier, et n’est pas vraiment jolie. Bref, elle n’a pas grand-chose pour elle. On comprend alors pourquoi, quand un homme riche et charmant lui propose de l’accompagner dans des balades en voitures, elle accepte et tombe amoureuse. Et pourquoi, quand il la demande en mariage, elle accepte sans hésitation.

Cet homme, M. de Winter, l’amène donc dans sa demeure, le domaine Manderley. Rapidement, la narratrice découvre que les employés de Manderley souffrent encore de la mort de l’ex-femme de M. de Winter, Rebecca. Belle, intelligente et drôle, tout le monde l’aimait, et la narratrice se retrouve à compétitionner avec une sorte de déesse, décédée qui plus est. Mais son mari refuse de lui en parler, alors que la servante principale fait tout pour la rendre misérable. Mais qui était donc cette Rebecca, et qu’est-ce qui a causé sa mort si jeune?

Impressions

J’ai tendance à aimer les livres où il ne se passe pas grand-chose (j’ai lu l’entièreté de À la recherche du temps perdu, après tout). Malgré ça, Rebecca a testé mes limites. C’est techniquement un livre de suspense, mais attendez-vous à passer une bonne centaine de pages à se demander quand est-ce que l’histoire commence.

Il y avait quand même quelque chose qui me faisait continuer, sans que je puisse mettre le doigt dessus. Un sentiment d’insécurité, peut-être. Une vague impression que quelque chose ne tournait pas rond. Et progressivement, très progressivement, cette impression s’est confirmée. Et à ce point-là, j’étais vendue. Rien ne m’aurait convaincu d’abandonner le livre.

Apparemment, lors de sa parution, le livre a connu un immense succès. Les critiques n’ont pas trouvé que le livre était particulièrement original, mais qu’il était très bien conté. Je suis d’accord. Je ne suis pas la meilleure pour trouver les meurtriers dans les romans policiers. Mon chum, par contre, est assez bon et il a correctement deviné ce qui allait se passer uniquement grâce à mon résumé. Alors disons qu’en terme d’intrigue, on peut facilement trouver mieux.

Néanmoins, il y a quelque chose d’assez raffiné dans l’écriture de Daphné du Maurier pour embobiner le lecteur presque sans son consentement. Et mon enthousiasme était bien réel.

La version 2020 de Rebecca (le film) est disponible sur le Netflix allemand. Je regarde ça ce soir, et je vous donne des nouvelles.

Mise à jour : J’ai regardé la moitié du film hier. Évidemment, le livre est meilleur, mais le film y reste très fidèle. La narratrice est beaucoup plus jolie qu’elle ne le devrait, comme vous pouvez voir ci-dessous, mais bon, on ne se plaint pas trop. Un film correct, mais tant qu’à faire, lisez le livre.

Rebecca: Lily James as Mrs. de Winter, Cr. KERRY BROWN/NETFLIX