Se distraire

The Margot Affair

Je vous ai parlé il y a quelque temps de Page & Pairing, une infolettre qui suggère des accords livre, vin et bouffe. Je suis tombée en amour avec le concept, mais je n’avais jamais pris le temps de suivre leurs suggestions. Jusqu’à maintenant : The Margot Affair est une de leurs plus récentes trouvailles. Disons qu’elle me donne envie de continuer à lire l’infolettre.

Résumé

Margot est une enfant de l’adultère. Son père, ministre de la Culture, était marié quand sa mère est tombée enceinte il y a une quinzaine d’années. Il aimait son amante, comédienne connue dotée d’une personnalité flamboyante et d’une beauté particulière, mais ne voulait quand même pas laisser sa femme. Il a donc continué à mener une double vie et a fait deux enfants avec sa femme, tout en prenant bien soin de cacher à sa “vraie” famille et au reste du monde qu’il a une fille illégitime.

Quand Margot était très jeune, tout cet arrangement allait de soi pour elle. Mais maintenant qu’elle est adolescente, elle en voit l’injustice. Elle veut voir son père plus souvent et elle en a marre de garder le secret de son identité. Elle veut se sentir légitime, prendre sa place dans la monde, sortir de l’ombre. Et c’est justement à ce moment qu’elle rencontre un charmant journaliste qui a le don de soutirer des confidences…

Impressions

Très rapidement, j’ai été charmée. Non seulement par l’histoire (avouez que la prémisse est intrigante!), mais également par l’écriture. La narratrice Margot est une adolescente, et ça paraît : ses émotions sont à fleur de peau, les gens qu’elle rencontre sont auréolés d’une beauté et d’un attrait qu’elle a de la difficulté à décrire rationnellement, et elle lutte sans arrêt entre son amour pour ses parents et son désir de s’en distancer. En lisant ses réflexions, je me suis rappelée ce que c’était que d’être adolescente, à quel point c’est horrible et merveilleux à la fois.

Sanaë Lemoine est d’origine française, mais a vécu en Australie et a étudié à New York. C’est pour ça qu’elle a écrit The Margot Affair en anglais, et non en français. Au début, cet amalgame m’a surprise : le roman se déroule à Paris, mais le texte est en anglais, avec seulement quelques mots français glissés ici et là pour rendre le tout mignon et authentique. Ça fonctionne. L’atmosphère est bien rendue, et on se croit à Paris. Margot étudie comme une folle pour son bac, les personnages féminins ont tous une beauté et un raffinement à la française, la nourriture est simple et appétissante et tous les repas sont accompagnés d’une bouteille de vin.

Sur la page couverture, on voit que le New York Times a qualifié ce livre “d’exquis”. J’aurais de la difficulté à trouver un meilleur adjectif.