Littérature sentimentale,  Se distraire

Party of Two

J’ai décidé d’explorer Instagram pour vrai récemment (mille ans après tout le monde) et bien sûr j’adore ça. C’est sûrement là que j’ai entendu parler de ce livre. Je ne me souviens plus de ce que les gens en disaient, mais il en faut peu pour me convaincre. Les livres romantiques américains, légers et avec une petite touche d’érotisme de temps en temps, c’est mon plaisir coupable.

J’ai tendance à approcher ce genre de livres comme des petits bonbons, facile à manger et qu’on oublie vite, mais je me surprends toujours à en avoir une opinion très tranchée et à y penser encore plusieurs semaines après. C’était le cas avec Party of Two, de Jasmine Guillory.

Résumé

Olivia vient de déménager à Los Angeles pour lancer sa firme avec sa meilleure amie. Elle prévoit travailler encore plus fort que d’habitude, ce qui n’est pas peu dire, et sa vie amoureuse est la dernière de ses priorités.

Mais quand Max Powell, le sénateur le plus sexy de l’année, lui envoie un délicieux gâteau au chocolat par la poste, elle commence à se demander s’il vaut la peine de réarranger son horaire. D’un côté, cet homme est non seulement beau à croquer, il est aussi attentif, engagé, drôle, et fou d’elle. Il est plus que le classique politicien blanc, privilégié et beau parleur dont il peut avoir l’air. Mais d’un autre côté, être la copine d’un sénateur implique une attention médiatique dont elle n’est pas du tout habituée, et dont elle n’est pas sûre d’avoir envie. Sera-t-elle prête à se mettre sous les projecteurs au nom de l’amour?

Impressions

Le livre commence exactement comme on peut s’y attendre. Une femme aisée, intelligente et attirante rencontre un homme qui a l’air douche, mais qui ne l’est pas. Il la poursuit avec classe et elle se laisse faire tout en gardant une distance respectueuse au début. Petite twist : la femme est noire, et un peu rondelette. On sort un peu du cadre stéréotypé de la fille blanche et mince, ce qui fait quand même du bien.

Il n’y a pas énormément d’obstacles à leurs premiers rendez-vous. En fait, tout conspire pour que ça s’adonne, alors le suspense n’est pas là. Leurs dates se déroulent à merveille et les deux sont merveilleux. Le suspense n’est pas là non plus. Leur premier rapport sexuel, décrit avec une précision surprenante, est transcendant. Toujours pas de suspense.

Rendue aux trois quarts du roman, j’ai commencé à me demander si je perdais mon temps. Ce n’est pas mauvais de lire une histoire d’amour qui va bien, mais à part les petites hésitations rapidement éclipsées d’Olivia, il n’y a absolument aucun obstacle à leur relation. C’est quand même bizarre. Il n’y a aucun drame! Il ne pleut jamais dans cette ville. Tous les couples qu’on croise nagent dans un bonheur total. L’argent n’est un problème pour personne. Les amis de Max et d’Olivia sont toujours là pour eux. Il y a des scènes surréelles où tout le monde rit aux éclats pour des raisons obscures. Certaines causes sociales comme le racisme et le féminisme sont abordées juste assez pour qu’on se rende compte qu’il s’agit d’un roman de notre époque mais pas assez pour briser le mood de ce paradis sur terre. Max est toujours dans la meilleure humeur du monde, et s’il ne l’est pas, ce n’est qu’une occasion pour créer une connexion encore plus profonde avec Olivia.

Finalement, c’est Olivia qui crée le premier et dernier vrai problème. Elle décide un bon soir qu’elle ne supporte pas les médias, et rejette brutalement Max. Mais les deux sont misérables, et après plusieurs discussions constructives avec leurs amis, ils se retrouvent et se marient à Hawaii (ou passent leur lune de miel là, je ne sais plus), avec devant eux un avenir radieux.

Ce roman est spécial. Il est tellement ordinaire qu’il sort de l’ordinaire. J’étais renversée. Et au final, bien sûr, j’ai beaucoup apprécié.