Psychologie,  Se renseigner

Stumbling on Happiness

Avec la maturité, j’en suis venue à accepter le fait que la psychologie m’intéresse même si ma mère est psychologue. Je veux bien être originale, mais des fois, que veux-tu.

C’est pour ça que j’ai lu Stumbling on Happiness, qui n’est pas un guide de croissance personnelle malgré ce que le titre peut nous faire croire. C’est plutôt une explication scientifique de notre incapacité à prédire correctement ce qui nous rendra heureux dans le futur, que ce soit notre partenaire idéal (l’Américain moyen se marie plus qu’une fois dans sa vie), notre carrière idéale (ce même Américain changera à peu près 10 fois de carrière) ou notre lieu de vie idéal (il déménagera en moyenne 6 fois).

J’ai appris entre autres que :

  • Plus on acquiert des expériences, plus notre «échelle de bonheur» est élevée. Ça ne veut pas dire qu’on est plus heureux que les autres, mais plutôt qu’on a besoin de plus pour être à notre plus heureux. C’est ce qui explique qu’un enfant trouve qu’un sandwich à la confiture et au beurre de peanuts est le meilleur repas du monde, jusqu’à ce qu’adulte il découvre le fois gras. L’adulte mangeur de foie gras est-il plus heureux que l’enfant mangeur de sandwichs? Certainement pas.
  • On peut se rappeler d’une information même si on ne l’a pas consciemment apprise. Par exemple, si on lit un article de journal qui parle du nombre de sénateurs qui ont appuyé une mesure économique mais qu’on est distrait par une odeur de croissant qui nous donne tout à coup très faim, on ne se souviendra pas du nombre de sénateurs. Mais si quelqu’un nous demande de deviner, on tombera probablement sur la bonne réponse.
  • On est très mauvais pour se rappeler ce qu’on a ressenti exactement à un moment précis dans le passé. Nos souvenirs seront teintés par nos émotions actuelles.
  • Quand on prédit ce qu’on pourrait ressentir après un événement dans le futur, on ne pense pas à nos mécanismes de pensée qui nous aident à dealer avec l’émotion en question, ce qui nous fait sous-estimer ou sur-estimer cette émotion.
  • On est généralement plus heureux quand on n’est pas capable de donner une explication à un événement, alors qu’on est convaincus du contraire.
  • Avoir des enfants ne rend pas les couples mariés plus heureux, mais la société entretient l’idée que les enfants rendent heureux parce que c’est une croyance bénéfique pour notre société. Et ce n’est pas une théorie du complot.
  • La meilleure manière de savoir si telle ou telle décision nous rendra heureux dans le futur est de demander à quelqu’un qui a déjà pris cette décision comment il se sent en ce moment. Tout le monde pense être différent des autres, mais on ne l’est pas tant que ça.

Appréciation générale

Daniel Gilbert est hilarant, j’ai rit des tonnes de fois. Il donne des exemples pour illustrer ses propos qui sont tellement inattendus et tellement incongrus qu’on en oublie qu’il est avant tout un scientifique. J’ai lu le livre presque comme un roman, tellement c’est léger.

À la première moitié du livre, j’ai eu l’impression que la structure n’était pas tout à fait nette. J’avais de la difficulté à voir les liens entre la thèse de départ et les arguments, ce qui ne m’a pas empêchée d’apprécier le tout, soit dit en passant. Peut-être avait-il simplement envie de partager des informations qui divergeaient un peu, ou peut-être est-ce moi qui ai mal suivi.

Je vous le conseille donc fortement si vous vous intéressés à la psychologie et n’êtes pas trop attaché à la part de mystère du cerveau humain. C’est un fort bon moment à passer, et en prime vous aurez des tonnes de «funny facts» à partager autour du barbecue cet été.


Stumbling on Happiness

Daniel Gilbert

17,34 $