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Flow: The Psychology of Optimal Experience

Si vous êtes comme moi, vous avez déjà entendu parler du «flow». En deux-trois mots, vous aurez appris que c’est ce qui arrive quand on est tellement concentré par une tâche qu’on oublie le temps qui passe. Que c’est un état à rechercher, et que ça apporte du bonheur.

C’est bien sûr un résumé assez grossier. Ce livre, écrit par le psychologue qui a élaboré le concept, explique en détails ce qu’il en est. Le New York Times Book Review a écrit : “Important… illuminates the way to happiness”. Je suis d’accord.

Résumé

Le premier chapitre couvre les bases. Il confirme ce qui est répété dans tout ce qui a rapport avec la psychologie positive ou le développement personnel, et qu’on va peut-être finir un jour par apprendre collectivement :

Happiness is not something that happens. It is not the result of good fortune or random chance. It is not something that money can buy or power command. It does not depends on outside events but, rather, on how we interpret them. Happiness, in fact, is a condition that must be prepared for, cultivated, and defended privately by each person. People who learn to control inner experience will be able to determine the quality of their lives, which is as close as any of us can come to being happy.

– p. 2

Impossible d’être plus clair. Le bonheur ne dépend pas des circonstances extérieures. Il dépend de comment nous percevons ces circonstances extérieures. En fait, le bonheur, comme toute autre émotion, est une création mentale.

Personnellement, jusqu’à récemment, je n’étais pas au courant de ça. Je pensais, comme bien des gens, qu’il me faudrait travailler pour obtenir des circonstances favorables à mon bonheur. Une fois que j’aurais atteint ces circonstances, j’aurais en quelque sorte franchi la ligne d’arrivée de la vie, et je n’aurais plus qu’à profiter de mon état de bien-être perpétuel jusqu’à la fin de mes jours. J’étais dans le champ, et en voici une autre confirmation.

L’attention

Ce livre apporte une explication très intéressante à ce phénomène. Chaque jour, nous avons une capacité d’attention limitée. Même si nous avons un potentiel infini de stimuli à notre portée, nous ne portons attention qu’à une minime proportion de ceux-ci. Ce sont ces stimuli qui créent notre expérience du monde. Il est donc bien important de choisir sur quoi nous voulons porter notre attention, ce que nous souhaitons laisser entrer dans notre cerveau. Mais bien souvent, nous ne faisons pas ce choix consciemment, et notre cerveau fait des siennes. Comme il a un biais de négativité et qu’il est constamment à la recherche de dangers potentiels, nous sommes alors en proie à des émotions que nous percevons comme négatives, comme l’apathie, l’ennui, la tristesse, la colère, le désespoir, etc.

Le «flow», c’est ce qui survient quand nous prenons contrôle de notre attention. Quand elle est entièrement consacrée à une activité précise, notre cerveau est en ordre : toutes les émotions négatives «par défaut» n’ont pas l’occasion de se pointer le bout du nez. C’est sans surprise, alors, que de nombreuses recherches ont démontré que les activités les plus plaisantes, les plus mémorables d’une vie sont celles qui ont été vécues dans le «flow».

Qu’est-ce que le «flow»?

Pour atteindre le «flow», il faut qu’au moins une de ces conditions soient remplies :

  • L’activité qu’on entreprend est difficile, mais tout près de notre niveau de compétence. On peut la faire, mais il faut utiliser toutes nos ressources mentales. On se sent près du but, en contrôle, mais on est grandement stimulé.
  • On est à la fois conscients de nous-mêmes et emportés par l’action. On se voit aller et on trouve ce qu’on accomplit formidable.
  • Notre but est clair, et les indices qui nous permettent de dire si on prêt de l’atteindre sont concrets et fréquents.
  • Notre concentration est totale. Tous nos soucis de la vie quotidienne s’évaporent et on ne pense qu’à notre tâche actuelle.
  • La peur de l’échec disparaît. On se sent en contrôle, et on sent que si nos efforts échouent, ce n’est pas grave, car l’important, c’est simplement de s’y mettre.
  • On perd notre conscience de soi : notre identité devient mêlée avec notre activité. On se sent connecté avec le monde extérieur, ce qui est très agréable.
  • Notre rapport du temps change : ou bien on a l’impression qu’il passe très rapidement, ou au contraire il est étiré. On se rend compte avec surprise que plusieurs heures se sont écoulées, ou bien qu’une seule minute nous en a paru durer une vingtaine.

Certaines personnes semblent avoir une facilité particulière à trouver le «flow» à peu près partout. J’ai particulièrement aimé l’exemple d’un travailleur qui faisait le même travail depuis des années à son usine, mais qu’il aimait toujours ce qu’il faisait. Il ne voulait pas de promotion, car il était bien là où il était, et tous ses collègues s’entendaient pour dire qu’il était irremplaçable. Le soir, plutôt que d’aller oublier sa journée au pub du coin, il s’occupait de son jardin et arrangeait des petits arroseurs pour qu’ils puissent produire des arcs-en-ciel à tout moment de la journée. Alors que la plupart des gens seraient malheureux dans ce type d’emploi, lui était capable d’y trouver du plaisir de jour en jour et de se créer une vie agréable.

Ce qui revient aux propos du début: le bonheur n’est pas dans les circonstances, mais dans nos perceptions de celles-ci.

Impressions

Je suis bien contente d’avoir lu ce livre, car c’est vrai qu’il donne un éclairage très pertinent sur un aspect important du bonheur. J’ai mieux compris que en ce qui a trait aux activités qui demandent de l’effort, il est mieux d’aller à l’encontre de ce que notre cerveau nous dit : plutôt que de nous fatiguer, elles vont nous donner de l’excitation, de la fierté, et au final vont nous apporter plus de bonheur.

Cela dit, j’ai récemment lu deux livres qui m’ont également fourni des enseignements précieux (The Joy Diet et Mindset), mais qui m’ont également fait rire, et qui m’ont motivée énormément. Ils ont fait leur place dans ma liste de coups de coeur. Les auteures de ces deux livres étaient sympathiques, et pendant ma lecture, j’avais l’impression d’être une bonne amie à elles. Flow est beaucoup plus sobre. Les informations sont là, mais données de manière plus systématique.

Pour un cadeau à un amateur de croissance personnelle et de psychologie positive, donnez The Joy Diet ou Mindset. Et si vous voulez mieux comprendre le pourquoi du comment, Flow est pour vous.