Les Manteaux de gloire, de Sébastien de Castell
Je n’avais jamais entendu parler de cette série avant de la lire, et ça me dépasse.
Je l’ai adorée, de A à Z. En quatre tomes, je ne me suis pas ennuyée une seconde. J’ai ri, j’ai failli faire des cauchemars, je suis tombée un petit peu en amour, et j’ai retrouvé un peu de l’excitation que j’ai eue quand j’ai vu le troisième Seigneur des anneaux au cinéma (je criais “Catapulte!” en jetant des boules de neige partout. J’avais 11 ans.)
Bonus: l’auteur est Canadien, et il est né au Québec. Alors malgré le fait que seul le premier tome soit traduit en français (encore une fois, ça me dépasse), on peut se dire qu’on lit un peu québécois.
Résumé
Les Manteaux de gloire des, ce sont des magistrats qui voyagent de village en village pour faire des procès et, lorsque nécessaire, faire des duels pour faire appliquer les lois. Falcio val Mond est en quelque sorte le chef des Manteaux de gloire, et un grand ami du roi qui a remis cette organisation en puissance.
Ça ne va pas très bien. Le roi a été tué, les Manteaux de gloire sont tombés en désuétude, et Falcio et ses deux amis sont considérés comme des traîtres. Le pays nage dans la corruption et la misère, et ils n’ont que leurs épées et leur courage insensé pour y faire face.
Impressions
Je viens d’aller voir le Comte de Monte-Cristo au cinéma (c’était un bon film, je vous le recommande), et j’ai tout de suite fait un parallèle avec Les Manteaux de gloire. Comme Edmond Dantès qui passe des années à creuser dans la roche et qui réussit à s’échapper du château d’If en prenant la place d’un cadavre, Falcio n’est pas simplement un homme au bon cœur doué avec une épée, c’est un surhomme, un vrai de vrai héros. Par exemple, pendant un temps qui m’est apparu impossiblement long, Falcio se fait poursuivre par des gens qui veulent l’assassiner, et il n’a pas le temps de manger ni de dormir. Il se donne de l’énergie avec un genre de drogue qui a le potentiel de le tuer à chaque fois qu’il la consomme, et doit encore et encore se battre. Il n’est pas censé survivre, mais c’est Falcio. J’avais juste envie de le prendre dans mes bras et de le mettre au lit.
Si vous aimez les scènes d’action, vous allez être servis avec ce roman. Je n’ai jamais vu des combats d’épée, ou des combats tout court, aussi bien décrits. Il y a assez de détails pour satisfaire ceux qui s’y connaîtraient en escrime (ce n’est pas mon cas), mais assez de rythme pour que ceux qui n’y connaissent rien suivent tout avec passion.
Si vous voulez rire, vous allez également être servis. Il y a énormément d’humour dans le livre, et ce qui est impressionnant, c’est que ça marche. C’est drôle pour vrai. À la toute fin, je sentais que ça commençait à s’essouffler, mais malgré cette légère baisse en qualité, je souriais. Mais préparez-vous : la cruauté dans ce monde atteint un niveau que j’avais rarement vu avant. Il y a des scènes terribles qui continuent à me hanter aujourd’hui. Une cohabitation étonnamment bien réussie.
Et il y a Falcio. Ah, Falcio. Je vous l’ai dit, je suis tombée un peu amoureuse de lui. Tout conspire pour le décourager et lui faire abandonner ses idéaux, et il n’est pas toujours enthousiaste ou optimiste, loin de là. Mais il y a quelque chose chez lui qui le rend incapable d’abandonner. Il garde son sens de l’humour, il garde sa boussole morale, et il se bat pour ce qu’il y a de bien dans le monde.
Je trouve que c’est une belle métaphore sur notre situation actuelle : il y a plein de choses qui vont mal, et ce serait facile de se concentrer là-dessus et de désespérer. Mais il y a aussi du bon, du merveilleux, même, et ça vaut la peine de se battre pour ça. Ce n’est pas le temps d’abandonner.
C’est bientôt Noël. Je dis ça, je dis rien.