Romans policiers,  Se distraire

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, de Joël Dicker

Ce livre m’a eue à l’usure. Je l’ai depuis je ne sais pas combien de temps dans ma bibliothèque, et régulièrement quelqu’un m’en parlait pour me dire qu’il était bon. Sans énormément d’enthousiasme, plus comme un constat : “Oui, en effet, c’est un bon livre. Tu peux le lire, tu ne vas probablement pas t’ennuyer.”

En quatrième de couverture, des gros noms (un de l’Académie française, l’autre de l’Académie Goncourt) ont réussi à m’exciter un peu plus. Bernard Pivot, surtout :

Si vous mettez le nez dans ce gros roman, vous êtes fichu. Vous ne pourrez pas vous empêcher de courir jusqu’à la six centième page. Vous serez manipulé, dérouté, sidéré, agacé, passionné par une histoire aux multiples rebondissements, fausses pistes et coups de théâtre.

Bernard Pivot, de l’Académie Goncourt, Le Journal du Dimanche

Notez bien le mot “agacé”, seul négatif dans une série d’états mentaux que nous recherchons tous dans un roman policier.

Et je suis en gros d’accord. C’est certainement un page-turner, et j’ai effectivement été déroutée et sidérée. Manipulée, ok, dans une certaine mesure. Passionnée, on va dire. Mais surtout…

Agacée

Ça, je l’ai été. Pas mal. Évidemment, surtout parce que la petite fille morte avait 15 ans et qu’elle “avait une histoire d’amour” avec un gars dans la trentaine. Gars qui, des dizaines d’années plus tard, continue à penser qu’il était amoureux d’elle.

Alors, vous savez peut-être que ce genre de discours ne peut plus me convaincre. Pour moi, c’est terminé. Un monsieur qui est séduit par une adolescente qui a certes des seins mais qui parle encore comme un enfant, qui flirte avec des adultes dans la rue et qui est donc impressionnée par le fait qu’il est écrivain, ce n’est PAS CUTE. Point barre. Et le livre ne fait vraiment pas assez l’accent sur ça, au contraire. Le narrateur finit convaincu que cet homme aimait réellement la jeune fille. Après tout, on ne choisit pas qui on aime, l’amour n’a pas d’âge, etc.

Agacée, ensuite, parce que je n’aimais pas les personnages. Marcus Goldman avait plutôt l’air d’un douchebag, le vieux évidemment ne me plaisait pas, Nola (la fille de 15 ans) est franchement nounoune, et les autres sont soit un peu méchants soit tout simplement insignifiants. Ce qui me poussait à continuer l’histoire n’était pas mon intérêt pour le meurtre, mais la façon dont le livre était écrit.

Et finalement, par la fin. Parce que le meurtrier, qu’on découvre finalement après beaucoup trop de fausses pistes pour encore nous choquer, était un autre homme plus âgé limite pédophile qui trippait sur Nola, et que j’en avais déjà bien assez d’un.

Ah, et le nom. Quebert. Quelqu’un peut m’expliquer comment on prononce ça?

Bref, pas sûre que je vous le conseille. Lisez autre chose.