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En plein coeur, de Louise Penny

Je ne me souviens plus si j’ai lu d’autres livres de Louise Penny. Avec ma mémoire de poisson rouge, on sait jamais. En tout cas, c’est certain que j’en ai déjà lu des extraits, parce que je savais que ce serait bon. En plus, le livre se passe au Québec! Mon petit coeur d’Allemande temporaire fond.

Résumé

Une femme de près de 70 ans nommée Jane Neal est retrouvée morte un matin dans la forêt, une flèche en plein coeur. Nous sommes en campagne dans les environs de Montréal, et l’enquêteur Gamache est appelé sur les lieux.

Cette morte violente est choquante, mais un meurtre semble peu probable. À moins qu’on considère l’idée complètement loufoque que quelqu’un aurait été jaloux de sa nomination au concours d’art local (Jane a soumis une peinture infecte qui a tout de même été sélectionnée), on ne voit vraiment pas pourquoi quelqu’un aurait voulu faire du mal à cette vieille femme au coeur d’or.

Mais quand on se rend compte à quel point le tir était adroit et quand, après plusieurs jours, aucun chasseur n’est venu admettre son erreur, l’enquêteur Gamache a la permission de ses supérieurs de traiter ce cas comme un meurtre.

Impressions

J’ai adoré ma lecture. Ça faisait très longtemps que j’avais lu un roman policier, et pendant un instant, j’ai compris pourquoi certaines personnes ne lisent que ça. Ce genre a vraiment un pouvoir d’immersion particulier, et Louise Penny a bien réussi à créer, avec le village des “Trois Pins”, un petit cocon à la fois familier et angoissant, avec des habitants qui se connaissent depuis tellement longtemps qu’ils deviennent très rancuniers… ou vraiment très proches. Un exemple: j’étais absolument certaine que la femme qui pleurait sans arrêt la mort de Jane était sa fille. Jusqu’à ce que je me souvienne que Jane n’avait jamais eu d’enfant, et que je me rende compte que cette femme était en fait… sa voisine. Il est tellement inconcevable dans mon esprit de devenir aussi proche de sa voisine que j’ai inventé un lien familial inexistant.

Non seulement ça, mais Louise Penny est vraiment drôle. Je n’étais pas encore certaine d’aimer le livre tant que ça jusqu’à ce la peinture affreuse de Jane Neal est révélée au jury du concours d’art et que je parte à rire. Vraiment une excellente scène. Et puis, l’intrigue est vraiment bien ficelée. J’ai été conquise.

Mais franchement, Louise, ta maîtrise des sacres québécois fait dur en maudit. J’espère que tu as côtoyé plus de francophones depuis. Lisez seulement ces deux paragraphes:

Tabernacle’, whispered Beauvoir, then after a pause during which neither man breathed. ‘Christ.’
They stood on the threshold of Jane’s living room, frozen in place. Riveted as to a particularly gruesome accident. But what held them fast was no mere accident, it was more aggressive, more intentional.
‘If I was Jane Neal I’d keep people out, too,’ said Beauvoir, regaining his secular voice. For a moment. ‘Sacré.’

Non mais. J’apprécie l’effort, mais “tabernacle”? “Sacré”? Aoutch. J’ai mal aux oreilles.

Peut-être que dans la version française c’est corrigé. De toute façon, je pardonne à Louise, parce que son livre était vraiment bon.

Anglais (langue originale) :

Français :