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Quand la beauté fait mal, de Naomi Wolf

J’adore les livres féministes. Étant née femme, j’ai vu et senti des choses toute ma vie, dont certaines m’ont rendue inconfortable ou carrément malheureuse. Mais c’est difficile de réaliser ce qui se passe quand on n’a connu que ça. Jusqu’à ce que des femmes comme Naomi Wolf (ou Christy Harrison) viennent l’expliquer, et quel baume sur le coeur ça fait.

Impressions

Quand la beauté fait mal a connu un très grand succès lors de sa parution en 1990, mais je le trouve aujourd’hui bizarrement difficile à trouver. C’est dommage, parce que ce livre, malgré son âge, m’a appris des choses que je ne savais pas, fait des liens inusités mais étonnamment convaincants entre l’influence de la religion et celle de ce que Naomi Wolf appelle le “mythe de la beauté” sur les femmes, le tout avec une énergie digne d’une chanson d’ABBA.

Il faut prendre ce livre avec un grain de sel. Les chiffres que l’auteure propose, sur le nombre de morts causés par l’anorexie aux États-Unis par exemple, sont parfois très exagérés, et comme l’indiquait une blogueuse sur Substack (dont je ne me rappelle malheureusement plus le nom), ça peut sonner comme une théorie du complot.

Mais je pardonne ce genre de manquements facilement, parce que ce qui importe, c’est le réconfort que ce livre peut apporter aux lectrices. On ne se souviendra pas des nombres exacts de morts que l’anorexie aurait supposément causés aux États-Unis il y a plus de 30 ans, mais on se souviendra du fait que cette maladie en cause beaucoup trop, et d’une façon disproportionnée chez les femmes. On se souviendra du profond sentiment d’absurdité qui nous a envahi quand l’auteure imagine un monde où les hommes se feraient des chirurgies pour améliorer l’apparence de leur pénis, avec des effets secondaires similaires à ceux des augmentations mammaires. Et c’est sans parler du culte de la minceur et ses exigences, qu’on connaît toutes si bien et qui bousillent littéralement la vie d’une majorité d’entre nous.

Je souhaite à toutes les femmes de lire plus de livres féministes, et celui-ci en fait partie.