Série Ava Lee – tome 0.5 + 1 : The Dragon Head of Hong Kong + The Water Rat of Wanchai
Je crois que c’était à la radio de Radio-Canada que j’ai entendu parler de cette série canadienne (de 13 tomes!) pour la première fois. Celui qui l’avait présentée l’avait trouvé fascinante et hautement divertissante. Plusieurs années plus tard, je décide de proposer à ma grand-mère d’offrir le premier tome en cadeau à mon amoureux, pour qu’on le lise ensemble. C’est une brique, mais les briques ne me font pas peur. Avoir su, je me serais peut-être laisser effrayer.
Résumé
Ava Lee est une jeune juricomptable sino-américaine. Elle ne pèse que 115 lb, mais sa maîtrise des arts martiaux la rendent redoutable. Sa job : récupérer l’argent que ses clients ont perdu aux mains de fraudeurs de haut calibre. Les montants sont faramineux. Les clients sont désespérés. Et ils savent qu’ils n’ont aucune chance de récupérer leur argent avec les méthodes conventionnelles.
Dans l’antépisode The Dragon Head of Hong Kong, on rencontre Ava Lee, qui vient de partir son entreprise. Un de ses clients s’est fait voler un million de dollars par un importateur chinois, alors elle se rend à Hong Kong pour récupérer l’argent. Elle rencontre alors Oncle, avec qui elle développera un long et fructueux partenariat.
Dans The Water Rat of Wanchai, Ava Lee se fait solliciter pour récupérer environ 5 millions de dollars qu’une compagnie de fruits de mer doit à son client. Elle se rend au Guyana, où elle n’a pas d’autre choix que de demander l’aide d’un homme hautement dangereux et hautement influent, qui est prêt à l’aider dans sa mission en échange d’une importante cote. Elle est normalement assez douée pour obtenir ce qu’elle veut. Mais avec lui, et dans ce pays, ce n’est pas elle qui a le gros bout du bâton…
Impressions
La prémisse est excitante. J’aime beaucoup les films de James Bond, et j’étais pas mal excitée à l’idée de suivre un personnage féminin similaire. J’ai bien aimé les aspects techniques du livre. À un moment, on apprend toutes sortes de choses sur l’industrie de l’emballage de fruits de mer, et j’ai trouvé ça assez fascinant.
Mais le livre a des gros défauts. Les personnages ne sont pas attachants. Le client d’Ava Lee dans The Water Rat of Wanchai est geignard et assez désagréable, alors on n’a pas particulièrement envie qu’il retrouve son argent. Les gens qu’elle rencontre sont soit des bandits soit des banquiers, alors le niveau de sympathie qu’on peut éprouver pour eux est assez bas. Et Ava Lee, qui a le plus de potentiel d’être intéressante, n’est au fond pas bien mieux que les méchants fraudeurs auxquels elle s’attaque : elle torture et menace sans remords et sans finesse. On finit par se demander pourquoi on est supposés s’intéresser à ce qu’elle fait.
L’histoire elle-même n’est pas très intéressante. On s’attendrait à des rebondissements et à des situations impossibles dont l’héroïne se sauverait in extremis, mais en fait ses opérations se déroulent assez bien, elle n’est jamais en grave danger. On suit simplement les étapes, l’une après l’autre, pendant près de 600 pages qui finissent au fond par se ressembler.
Et j’ai observé la même chose que dans You Are Not Alone : le nombre de pages utilisées pour décrire ses vêtements et ses accessoires est totalement démesuré. À chaque matin, on assiste à sa réflexion, répétitive et inintéressante, pour choisir ce qu’elle va porter. Elle a deux options, alors on fait vite le tour : soit elle s’habille de manière professionnelle, soit elle se met en genre de pyjama. On sait même comment elle se maquille, c’est-à-dire très normalement, et quelle est la marque de ses sacoches (Chanel et Louis Vuitton). Elle achète une épingle à chignon en ivoire à un prix ridicule au début du livre, et on sait à chaque fois qu’elle décide de la mettre. C’est d’un ennui mortel. S’il vous plaît, auteurs, arrêtez ça.
Je n’ai pas détesté ma lecture, c’était correct. Mais je vous avertis : vous pouvez trouver mieux.