Plus loin que l’hiver
Avec les froids sibériens des dernières semaines, je ne suis pas beaucoup sortie dehors. Je manquais probablement de vitamine D et de grand air, ce qui n’est pas idéal quand on aspire à un niveau d’énergie sain. Plus j’étais fatiguée, plus j’étais patate et plus j’étais fatiguée. Un beau cercle qui tourne.
L’avantage avec cette torpeur hivernale, c’est qu’elle est une excuse parfaite pour se blottir dans une couverture chauffante avec un feu de foyer dans la télé et un livre dans les mains. Les membres de l’équipe de Page and Pairing, notamment, ne sont pas trop nonos et m’ont envoyé des suggestions de livres qui se passent en hiver. Il n’y a rien de tel pour réaliser le confort absolu du cocon douillet auquel nous avons accès à l’intérieur du gigantesque congélateur que devient le Québec l’hiver.
Il y avait beaucoup de suggestions intéressantes dans leur liste. Mais parce que j’avais beaucoup aimé La Maison aux esprits d’Isabel Allende, c’est Plus loin que l’hiver, de la même auteure, avec lequel j’ai choisi de passer la semaine.
Résumé
Brooklyn n’a jamais connu une telle tempête, et Lucia gèle dans son sous-sol minable qui lui sert d’appartement. C’est bien seulement parce que le propriétaire de l’appartement, Richard, est mignon et vit au-dessus qu’elle accepte son sort. Malheureusement, il garde une distance professionnelle avec elle, et elle cherche encore un moyen de passer un peu plus de temps avec lui.
L’occasion se présentera sous l’apparence sordide d’Evelyn, une toute petite femme terrorisée d’avoir emprunté la voiture de ses patrons, d’y avoir découvert un cadavre et de s’être fait rentrer dedans par Richard. Evelyn, qui a trop peur de rentrer chez elle, cogne à la porte de ce dernier. Richard, confus, appelle sa voisine en espérant qu’elle l’aide à mieux communiquer avec Evelyn. C’est alors que le trio commence une aventure sordide, qui n’est dans le fond qu’un prétexte pour qu’on apprenne tout sur la vie rocambolesque des trois personnages et qu’une histoire d’amour assez mignonne se déroule entre Lucia et Richard.
Impressions
Ce que je préfère chez Isabel Allende, c’est son imagination débordante. Elle est capable d’inventer des passés incroyables pour des dizaines de personnages dans un seul roman, et de ficeler avec habileté une histoire bien actuelle au milieu de tout ça. C’est parfait pour s’évader, d’autant plus quand un meurtre est en jeu.
Mais malgré ses bons côtés, j’avoue que j’ai été un peu déçue par Plus loin que l’hiver. Bien que les personnages aient tous un passé particulièrement difficile, tout le monde est de trop bonne humeur et tout finit trop bien. Il est étrangement facile pour eux d’aller se débarrasser d’un cadavre, et ce que j’espérais être un suspense imaginatif était en fin de compte une sorte de comédie romantique un peu noire. J’ai apprécié ma lecture, mais sans plus, et à la fin, j’avais un peu l’impression d’avoir perdu mon temps.
Mais je n’abandonne pas. Isabel Allende est une excellente écrivaine. Il me suffit de trouver chaussure à mon pied.