Classiques,  Se distraire

Madame Bovary

C’est ridicule à quel point j’ai pris mon temps pour m’attaquer à ce livre-là. Et “m’attaquer”, c’est un mot bien dur. Avoir su à quel point ce roman est court, amusant et facile à lire, je me serais épargnée bien des moments de gêne : “Non, je n’ai pas lu Madame Bovary… Non, je ne sais pas pourquoi je ne l’ai jamais lu à l’école… Oui, je devrais vraiment le lire…” Plus jamais!

Résumé

Madame Bovary s’ennuie dans son mariage. Son mari n’est pas méchant, au contraire, il l’adore. Il n’est pas stupide, au contraire, il est médecin. Mais l’amour ne se commande ni ne s’explique, on dirait. Elle ne ressent aucun des sentiments décrits dans ses romans, et elle rêve de délire passionnel et d’étreintes fougueuses.

Alors elle va les chercher. D’abord chez un coureur de jupons, qui lui donne son lot de passion en canne. Puis chez un homme qui a un intérêt plus réel pour elle, du moins au début.

Mais attention, toutes ces frivolités ne resteront pas impunies. Madame Bovary a dépensé beaucoup d’argent qu’elle n’avait pas (ou plutôt, que son mari n’avait pas) en toilettes, transports et cadeaux, elle s’est creusée un trou financier bien profond. Sa nature fragile arrivera-t-elle à le supporter quand les huissiers la confronteront à la réalité?

Impressions

Comme je disais, c’est un livre bien agréable à lire. Il est plus court que je pensais (allez savoir pourquoi, j’avais l’impression que c’était une brique), bien écrit, et assez amusant.

J’ai bien aimé voir une femme batifoler hors mariage en plein 19e siècle. On comprend pourquoi il y a eu scandale, même si toutes les scènes osées sont habilement censurées. La fameuse scène où Madame Bovary et son amant font une interminable promenade en fiacre, au hasard et les rideaux fermés, m’a notamment fait sourire.

Mais c’est bien un roman de son temps. Madame Bovary est amplement punie. Ses amants ne sont pas à la hauteur de ses attentes, elle est constamment malheureuse et elle meurt à la fin (je ne pense pas révéler de trop gros punch) d’une manière lente et douloureuse. Au final, c’est une âme perdue qui aurait mieux fait de suivre la voie de Dieu. Flaubert a bien fait son coup.

Alors si comme moi vous vous êtes laissé effrayer par la réputation de ce livre, je vous encourage à vous lancer cet été. Celui-là, il vaut la peine. Et vous pourrez le trouver gratuitement très facilement.