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Abattoir 5, de Kurt Vonnegut

Me voilà de retour! Je viens de passer un mois en Europe: j’y allais pour une conférence en République tchèque, et ma partenaire de voyage et moi avons décidé d’en profiter pour aller faire un tour en Italie, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Rien que ça. Alors pas le temps d’écrire des critiques, ni de lire d’ailleurs. Mais je suis maintenant immunisée contre les voyages pour au moins quelques années, alors ne pensez pas que cette absence se répétera souvent!

Je recommence mes critiques hebdomadaires avec Abattoir 5, de Kurt Vonnegut.

Résumé

Vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les Alliés ont bombardé la ville de Dresde, en Allemagne. Résultat: environ 35 000 morts et une ville entière décimée. Kurt Vonnegut y était sans y être: il était prisonnier de guerre dans un abattoir de la ville (l’Abbatoir 5), et s’était réfugié dans les caves pendant le bombardement, ce qui lui a permis de survivre.

L’auteur savait qu’il devait écrire quelque chose là-dessus, mais, traumatisé et incertain de la manière de mettre des mots sur cette horreur (d’autant plus qu’il n’était pas le seul à vouloir le faire, n’est-ce pas), ça lui a pris une vingtaine d’années pour y arriver.

Le roman se déroule du point de vue d’un certain Billy Pèlerin. Billy Pèlerin s’aperçoit qu’il n’est plus fixé dans le temps. D’un instant à l’autre, il se retrouve, contre son gré, en pleine Deuxième Guerre mondiale (son passé), dans le lit avec sa fiancée (son présent), ou dans un vaisseau spatial avec une race d’extraterrestres qui lui expliquent pourquoi le libre-arbitre n’existe pas (son futur). Et à vrai dire, le présent ne prend pas beaucoup de place dans ce va-et-vient.

Impressions

Vous pouvez peut-être vous douter de la personne qui m’a donné ce livre: c’est mon beau-père préféré, le même qui m’a donné Les Bienveillantes à Noël. Il avait lu ma critique et a décidé de m’épargner cette fois. Il m’a donc donné un livre supposément drôle et léger.

C’est pas faux. Le livre est à peu près 100 fois plus petit que Les Bienveillantes, il y a une grosse part d’humour absurde, et il y a même des petits dessins. J’ai souri quelques fois et je n’ai pas eu de nausées. Mais ça reste un livre sur la Deuxième Guerre mondiale.

Ce livre est un classique, et sa légèreté en est certainement la raison principale. Certains critiques ont prévu que ce livre allait perdurer dans le temps grâce à ça, et ils ont probablement raison. Si on veut s’initier à un événement tragique mais qu’on n’est pas prêt à faire des cauchemars pendant des semaines après, alors ce livre est une bonne façon de le faire.

Mais, un peu comme je me sens immunisée contre les voyages pour un temps, je me sens immunisée contre les livres sur la Deuxième. Je vais prendre une pause. Parce que peu importe à quel point on y injecte de l’humour, le thème va rester le même et continuera à me bouleverser.


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