Lapin, de Mona Awad
Je ne me souviens plus de la dernière fois que ça m’est arrivé : la lectrice en moi est en panne. Chaque livre que je commence me déçois et m’ennuie, et je commence à me dire que ça y est, j’ai trop lu, ma lune de miel est terminée. À partir de maintenant, me dis-je, ce sera très difficile de trouver quelque chose de suffisamment bon pour susciter mon intérêt.
Ce qui est complètement absurde, bien sûr. Le cerveau peut penser des choses tellement ridicules quand il est déprimé. Au moins, je crois que je reconnais un des responsables de ce marasme : c’est Lapin, de Mona Awad.
Résumé
Une jeune étudiante en littérature a été acceptée dans une université prestigieuse, et elle a le syndrome de l’imposteur. Elle se dit que la seule raison pour laquelle elle a été prise c’est parce qu’elle a été recommandée par un professeur, avec qui elle a eu une romance avortée. Il doit regretter sa décision d’ailleurs, puisque ça fait des mois qu’à la place d’écrire, elle dessine des nuages dans ses cahiers. En plus, elle jure avec le décor: alors que tous les étudiants sont là parce que leurs parents peuvent se le permettre, elle a seulement les moyens de se payer l’appartement le plus miteux que vous pouvez imaginer, et elle n’a personne à visiter à Noël.
Heureusement, elle a un rayon de soleil : son amie Ava, qui a un emploi du temps flou et avec qui elle peut rire de tout, et en particulier d’un groupe de ses collègues. Des filles roucoulantes, qui semblent sortir tout droit d’une maison en pain d’épices, et qui passent leur journée à se dire à quel point elle s’aiment et à s’appeler “Lapin”. Elle les méprise. Mais quand elle reçoit une invitation personnelle, écrite à la main, d’un Lapin l’invitant à une soirée, elle se surprend à vouloir désespérément y aller.
Impressions
J’ai décidé de lire Lapin parce que l’année passée, le 12 août, journée “J’achète un livre québécois”, c’était un titre qui ressortait très souvent dans la liste d’achats de mes amies. Je ne me souvenais plus que j’avais déjà lu un titre de Mona Awad (13 Ways of Looking at a Fat Girl) et je ne savais pas que si l’auteure a des origines montréalaises, elle vit aux États-Unis et écrit en anglais. Je pensais qu’elle était une auteure québécoise à découvrir.
J’avais donc de grands espoirs. À la première apparition des Lapins, j’ai ri, parce que j’ai déjà connu des filles comme ça. J’ai aimé la caricature des cours de littérature, où étudiants comme professeurs décrivent des oeuvres avec des termes obscurs (je me souviendrai toujours d’un de mes cours d’université où le professeur parlait de “forme informe”. La caricature n’est souvent pas loin de la réalité.) Au premier événement vraiment étrange, j’étais curieuse de savoir ce qui se passait. Mais j’avais la désagréable impression que la réponse serait décevante.
J’ai tout de même espéré une explication flamboyante tout le long du livre, pendant que ma curiosité diminuait au même rythme que l’étrange et le dégueulasse atteignait des sommets de plus en plus élevés. Pour finalement être récompensée de ma patience par une fin du genre “tout n’était qu’un rêve”.
C’est peut-être moi qui manque d’enthousiasme, je sais qu’il y en a plein qui ont trouvé ce livre super, mais je trouve ça déprimant. J’ai un eu petit malaise tout le long, pour rien. Pas de révélation excitante. Pas de morale, ou si il y en a, elle est bien cachée. À quoi bon?