Je t’aime, je te trompe: repenser l’infidélité pour réinventer son couple
À ma connaissance, je n’ai jamais été trompée. Ce n’est pas pour ça que j’ai décidé de lire Je t’aime, je te trompe. Mais les relations amoureuses font partie des sujets qui me passionnent le plus, et dans le domaine, Esther Perel est difficile à ignorer. J’entends parler d’elle partout : elle a fait des Ted Talks, des podcasts (j’ai écouté Where Should We Begin?), et elle a écrit deux livres encensés : L’intelligence érotique, puis Je t’aime, je te trompe. J’ai décidé de lire Je t’aime, je te trompe pour m’initier à son écriture plutôt que L’intelligence érotique parce que je pensais que me faire tromper était pas mal la pire chose qui pourrait m’arriver.
Son livre ne m’a pas dit que j’ai tort. Mais il m’a appris que si ça m’arrive, je pourrai m’en sortir.
Résumé
Il est très difficile d’estimer à quel point l’infidélité est répandue, parce que personne n’arrive à s’entendre sur sa définition. Chez les Américains, les statistiques varient grandement : elles vont de 26 à 70 % pour les femmes et de 33 à 75 % pour les hommes. Certaines personnes vont considérer que regarder de la pornographie, c’est tromper, tandis que d’autres vont accepter que leur partenaire couche avec d’autres personnes, tant que ça reste juste du sexe. Mais peu importe de quel côté on prend les statistiques, le nombre est grandissant. Et quand c’est su, ça peut être absolument dévastateur pour les individus, le couple et toutes les personnes autour.
Esther Perel, thérapeute de couples, s’est beaucoup intéressée à la question. Dans son livre, elle en explore toutes les facettes : les relations d’aujourd’hui et le lot d’attentes irréalistes qu’elles comportent, ce qui arrive quand l’infidélité est découverte, ce qui motive les gens à passer à l’acte, et comment un couple peut passer au-travers. Parfois, souvent, les couples se brisent. Mais parfois, comprendre une infidélité permet au couple de mieux se connaître, de raviver une flamme qui était parfois éteinte depuis longtemps, et lui donne une occasion de se rebâtir en force.
Impressions
Qu’Esther Perel écrit bien! C’en est d’autant plus impressionnant quand on apprend qu’elle parle 9 langues. Son livre est d’une limpidité, d’une poésie et d’une rigueur merveilleuses. Vraiment, c’est de l’émerveillement que je ressentais. Alors que je pensais me lancer dans une lecture un peu lourde et ardue, j’ai dévoré l’ouvrage en deux ou trois jours. Et plutôt que de m’assombrir l’humeur, il m’a éclairée.
Et j’ai tellement appris. Ôtez-vous de la tête l’idée que ce livre n’est destiné qu’aux gens qui vivent de l’infidélité. Non non. Il m’a permis de déconstruire les idées que je m’en étais fait, à l’aide de multiples cas réels tirés de ses thérapies. II m’a fait repenser à ma vision des relations et ce qu’elles sont supposées m’apporter. Il m’a permis de repenser à ce que ça veut dire que d’aimer, et ce que ça veut dire que d’être aimée. Surtout, il m’a mis en pleine face qu’avant tout, nous sommes tous des humains, avec tout ce que ça implique de beauté et de souffrance.
J’ai été charmée, comme le reste de la planète.
Prochaine étape : L’intelligence érotique.