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Soifs

Je vais (encore) avoir l’air d’une mauvaise littéraire. J’ai pris ce livre de Marie-Claire Blais pour deux raisons : parce que c’est une figure importante pour la littérature québécoise, et parce que j’avais lu avec beaucoup de plaisir un extrait d’Une saison dans la vie d’Emmanuelle dans un cours. Si je l’avais aimé, ça aurait été super, parce que le cycle Soifs comporte dix romans. Mais il faudrait qu’on me paye bien cher pour que je passe au travers.

Résumé

J’aurais bien de la difficulté à vous faire un résumé de mon propre cru. Ce que je peux vous dire, c’est que ça se passe dans un endroit chaud. Il y a plein de personnages qui sont probablement liés entre eux, mais je n’en suis pas sûre. Je ne crois pas qu’il y ait de chronologie, mais je me trompe peut-être. Il y a des riches, des pauvres. Pas fort mon affaire.

Après une petite recherche sur Wikipédia, je m’aperçois que l’événement central du livre est supposément une fête organisée par des certains Mélanie et Daniel, et que la fête est assombrie par plusieurs morts qui ont eu lieu récemment. J’étais au courant de la fête quand même. C’est déjà ça.

Impressions

Ça m’a fait rire de lire dans ma petite recherche Wikipédia que “le caractère très touffu du roman, ainsi que sa qualité littéraire, ont suscité de nombreuses études universitaires cherchant à en dégager les thèmes”. Évidemment. C’est le genre de livres qu’il faut analyser pendant des dizaines d’heures pour comprendre. Sauf que moi, je ne lisais pas ça dans un contexte scolaire. Alors, je vais vous révéler un secret un peu honteux : je ne l’ai pas fini. Il me restait environ 50 pages à lire, et je n’avais pas le courage.

Pourquoi? Premièrement, les phrases sont interminables. Proust, à côté, c’est un amateur. Je pensais au début que le concept du livre c’est qu’il était composé d’une seule phrase, jusqu’à ce que je remarque un point à la neuvième page. Et puis j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de paragraphe non plus, ni de chapitres. Côté pratique, si on veut prendre une pause un moment donné, il faut prévoir son affaire.

Mais personnellement, à part déstabiliser et frustrer le lecteur, je ne vois pas trop l’utilité de ces phrases de dix pages de long. L’auteure aurait très bien pu remplacer quelques-unes de ces virgules par des points. Mais c’est vrai que ça remet les choses en perspective : tout à coup, on se dit que les points ont une importance capitale, et ça intrigue. Mais je n’ai pas décelé de tendance. Ils sont peut-être aléatoires.

Deuxièmement, je n’avais aucune idée de ce qui se passait. Je n’ai pas pu comprendre s’il y avait une chronologie quelconque. Je n’ai pas compris qui étaient les personnages ni pourquoi on parlait d’eux. Je n’ai pas compris quelle était l’histoire, s’il y en avait une.

Et finalement, la structure est particulière, certes, mais redondante. Beaucoup d’énumérations, beaucoup de questions, beaucoup de métaphores. Ça devient presque hypnotique (mon terme poli pour “plate”).

Alors voilà. Je n’ai rien compris, et je n’ai pas aimé. Bravo à ceux qui l’ont compris. Mais j’ai comme l’impression que ce n’est pas la majorité.