Littérature québécoise,  Se distraire

Jos Carbone, de Jacques Benoit

Celui-là était dans ma liste depuis vraiment longtemps. J’en avais entendu parler dans un de mes cours de littérature pendant mon baccalauréat, de façon assez intrigante pour que je le note quelque part. Il faut le faire quand même. C’est pas comme si je manquais de lecture à cette période-là.

Résumé

Jos Carbone vit avec sa blonde, Myrtie, quelque part dans la forêt. On dirait vraiment une cabane dans les bois : pas de route en vue, que des arbres touffus à perte de vue. Alors quand Myrtie voit un visage à une fenêtre, elle a de quoi avoir peur.

Les instincts protecteurs de Jos Carbone, quand il entend parler de cette étrange apparition, se réveillent en force. Il jure de tuer cet intrus qui vient faire peur à sa femme. Il demande l’aide de son ami, Pique, qui vit un peu plus loin avec sa blonde, Germaine, dans un souterrain, littéralement un trou dans le sol. (Pourquoi ils vivent là, mystère.)

Et c’est là que les choses deviennent vraiment étranges. Pique suit à contrecoeur son ami Jos Carbone dans une chasse à l’homme qui, il faut le dire, est assez précipitée. Ni l’un ni l’autre n’ont jamais vu cet intrus, et Myrtie n’a pas non plus été blessée. Mais il s’avère que cet intrus, nommé Pierrot, est vraiment dangereux. Complètement fou, il veut posséder Myrtie. Et Germaine veut posséder Pierrot. Obsédés par leur désir, les deux n’en ont que faire de ceux qui voudraient se mettre sur leur passage.

Impressions

C’est triste d’apprendre que ce roman, qui a été décrit comme « la découverte d’un grand écrivain » par Gaston Miron et comme « un conte, parfaitement bien tourné, mieux peut-être qu’Alice au pays des merveilles » par Jacques Ferron, soit tombé dans l’oubli à ce point. C’est un roman très particulier, angoissant, étrange, animal et vraiment bien écrit que je ne vais certainement pas oublier de sitôt.

Je l’ai lu en une soirée : il est court, oui, mais il est aussi très facile à lire d’une traite. Le rythme est soutenu, les personnages sont à la fois repoussants et fascinants, et l’histoire est tellement imprévisible qu’on ne s’ennuie jamais. J’aurais préféré cette lecture à bien d’autres que j’ai été obligée de faire au cégep.


Pour en savoir plus, consultez cette entrevue de Jacques Benoit dans Le Devoir, où l’auteur explique sa déception d’avoir été oublié et ses efforts pour ne pas sombrer dans l’amertume, et cette critique de Madame lit, où le frère de Jacques Benoit propose une analyse du livre plus poussée que la mienne.

Un commentaire

  • Madame lit

    Merci beaucoup pour ce lien vers mon blogue. Je suis touchée. Comme vous, je ne comprends pas pourquoi ce livre n’a pas été plus abordé que ça dans le milieu littéraire. Au plaisir!