Coups de coeur,  Science-fiction,  Se distraire,  Suspense

Dark Matter, de Blake Crouch

Difficile d’être objective quand avant même de commencer un roman, on se fait convaincre par des critiques extatiques qu’on s’apprête en fait à savourer un sac de chips barbecue particulièrement marquant.* Surtout quand on comprend de mieux en mieux la comparaison au fil de la lecture.

Le seul problème avec cette analogie, c’est que quand je finis un sac de chips, je n’ai pas tendance à pleurer. Ni à y repenser tous les jours de ma vie après.

Résumé

Jason Dessen est professeur de physique. Quand il était plus jeune et que sa blonde est tombée enceinte, il a décidé de se concentrer à sa famille et, ce faisant, d’abandonner sa carrière de chercheur en physique. Parfois, il se demande de quoi aurait l’air sa vie s’il avait fait le choix contraire.

Je crois que je vais arrêter là dans le résumé. Laissez-moi juste vous dire qu’il y a de la mécanique quantique impliquée, et que ça marche en maudit.

Impressions

Blake Crouch fait quelque chose que je déteste : il écrit en paragraphes d’une phrase, des phrases courtes en plus. Il trouve que ça rajoute de la vitesse à l’action, j’imagine. Espèce de manipulateur qui utilise des stratégies faciles et pas originales pour capturer l’attention des lecteurs.

He forces me through an opening in the brick.

Our light beams sweep across a front office.

Furniture rotted down to the metal frames.

An old water cooler.

The remnant of someone’s campfire.

A shredded sleeping bag.

Used condoms on moldy carpet.

We enter a long corridor.

Without the flashlights, this would be can’t-see-your-hand-in-front-of-your-face dark.

– Dark Matter, Blake Crouch

Et vous savez quoi? J’ai tout gobé. Ce n’était pas seulement qu’il était impossible d’arrêter le livre parce qu’il n’y avait jamais de bon moment, c’est que ça ne me tentait tout simplement pas d’arrêter. Je suis pourtant quelqu’un qui aime dormir et qui essaie de garder un mode de vie sain, mais pour ce livre-là je n’en avais cure. Il était très tard, mais je n’avais pas sommeil. J’ai continué, et continué, et continué, jusqu’à ce que la fin m’achève comme un coup de marteau. C’était beau et profond et j’ai pleuré.

J’ai très peu dormi cette nuit-là. Mais ça en valait la peine.

Si tout ça ne se qualifie pas pour un coup de coeur, je ne sais pas ce qui pourrait l’être.

*J’ai eu la même expérience avec My Year of Rest and Relaxation, et là aussi, j’avais adoré. Mais quand même pas autant.