Sa Majesté des Chats
Pris au hasard dans la pile de cadeaux de Noël, j’étais curieuse de me replonger dans du Bernard Werber, que je n’avais pas touché depuis mes… 10 ans?
Drôle d’expérience.
Résumé
Prémisse plutôt originale, ce à quoi on peut s’attendre de Werber: la narratrice est une chatte, qui s’appelle Bastet en référence à la déesse égyptienne mi-chatte mi-humaine. Le monde se fait envahir par les rats, et l’humanité est en danger. Pour Bastet, la suite logique est que les chats prennent le contrôle du monde; que l’humanité soit remplacée par la “félicité” (de felis, “chat”) (j’ai beaucoup aimé ce jeu de mots). Mais il faut auparavant éliminer la menace d’une armée de rats bruns dirigés par Tamerlan, un rat blanc aux yeux rouges devenu très intelligent à la suite de l’implantation par les humains d’une prise USB au milieu de son front. Cette prise lui permet d’accéder à Internet et de communiquer d’esprit à esprit avec toutes les espèces.
Heureusement, il n’est pas le seul à jouir de ce savoir: Pythagore, un chat siamois ami de Bastet, possède également une prise USB, et Bastet réussit à s’en faire creuser une. Et eux, ils ont un avantage inestimable sur leur ennemi : une clef USB qui contient la fameuse Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu Étendue, c’est-à-dire l’entièreté des connaissances humaines.
Persuadée que son destin est d’être la reine de la félicité future, Bastet prend alors le leadership d’un petit groupe d’humains et de chats qui, d’aventure en aventure, s’allient à d’autres espèces animales et tentent de prouver leur supériorité face à ces vermines de rats.
Impressions
Werber est rodé à son travail. Le ton est léger, l’humour est très présent. Bastet est, comme on pourrait s’attendre pour une chatte, orgueilleuse, impatiente, grognonne. Elle se croit la reine du monde, littéralement, elle appelle sa maîtresse humaine sa “servante”, elle est pleinement consciente de son charme, elle profite des autres, elle croit que tout lui est dû… mais on l’aime pareil. L’histoire est originale et assez prenante, les phrases coulent, c’est facile à lire.
Et bien sûr, un trait caractéristique des livres de Werber : les chapitres sont entrecoupés d’extraits de l’Encyclopédie du Savoir relatif et absolu, qui expliquent des faits toujours intéressants et surprenants, si surprenants parfois qu’on se demande s’ils sont vrais.
Mais à un moment, je me suis lassée, car le livre n’est que pur divertissement. Ça ne fait nullement réfléchir, ou si peu. En ces temps de pandémie et de chamboulement de société, j’avais besoin d’un peu plus de substance. Je vois par contre très bien un adolescent ou un adulte en vacances qui veut s’évader se plonger là-dedans avec délice.
Je serais curieuse de me replonger dans Les Fourmis, voir si j’ai la même impression.