Pourquoi les régimes font grossir
Depuis mes épisodes de colite ulcéreuse, le poids a été quelque chose de très mystérieux pour moi. Je maigrissais et je prenais du poids sans que je puisse y changer quoi que ce soit. Quand je mangeais peu, je devenais bizarre (je dis souvent que j’ai même l’impression d’avoir perdu quelques points de QI pendant cette période, même si je n’ai trouvé aucune étude qui pointe vers ça). Et alors que je voulais reprendre du poids, le net pullulait de régimes pour maigrir. Un environnement très étrange. Ce livre m’a aidé à faire la paix avec tout ça.
L’auteure, Sandra Aamodt, est neurobiologiste. Elle a suivi des tonnes de régime, tous sans succès, et elle a étudié le phénomène pour finalement réussir à trouver un poids sain et à faire la paix avec son corps. Cette femme sait de quoi elle parle.
Elle démontre, avec l’appui de multiples études, qu’on ne peut pas contrôler notre poids consciemment. Comme elle dit, si les régimes étaient efficaces, nous serions tous minces à l’heure qu’il est…
Notre cerveau détermine une fourchette de poids, et quand on la dépasse ou qu’on va en-dessous (et surtout quand on va en-dessous), il déclenche une série de phénomènes qui nous font reprendre notre poids. Il y a bien sûr la faim, qu’on peut essayer péniblement d’ignorer ou de contrôler, mais il y a aussi le métabolisme de base, la dépense d’énergie, etc. C’est ce qui explique pourquoi les gens qui mangent moins et qui s’entraînent plus atteignent un plateau. Peu importe leurs efforts, ils ne perdent plus de poids, et ils ont faim continuellement. Blâmer les personnes, dans ces cas-là, c’est être complètement dans le champ.
Pire encore : les régimes peuvent nous faire grossir, car quand on mange moins et qu’on dépense plus d’énergie, notre corps se met en mode famine. Il veut donc engranger le plus d’énergie possible, et c’est ce qui va inévitablement arriver. Il suffit d’un moment de stress, de déprime, de détente, de relâchement quelconque pour déroger à notre régime et reprendre tranquillement le poids perdu. Ou, si on est vraiment motivés et qu’on persiste malgré les alarmes de détresse, notre corps va s’en occuper.
Les solutions
Il y a deux solutions. Si on veut absolument être plus maigre que le veut notre cerveau, on peut avoir faim tout le temps. Il faut alors accepter le fait qu’on va probablement développer une obsession de la nourriture, qu’on va manquer d’énergie, et que le reste de notre vie va tourner autour de ça.
Ou bien, on fait la paix avec nous-même et on mange à notre faim. Pas plus, pas moins. On mange ce qu’on a envie, et quand on est tannés, on arrête.
Plus simple? Pas nécessairement, surtout quand on est habitués aux régimes et à haïr son corps. Plus reposant? Certainement.
Depuis que j’ai fini ce livre, j’ai essayé ça. De ne pas penser à ce que je mange. Je ne me pèse plus, je fais de l’exercice pour être en santé, et je mange ce que je veux.
Résultat : quand je mange plus une journée, je mange moins le lendemain. Je mange des salades à profusion, parce que j’aime ça, je suis plus musclée, je suis plus en forme, et j’ai la tête libre pour penser à autre chose. Et je ne suis certainement pas plus grosse qu’avant.
Nuance
Comme me l’a soulignée ma mère psychologue, qui a travaillé avec des filles qui avaient des troubles alimentaires, cette méthode qui consiste à manger en pleine conscience ne signifie pas nécessairement qu’on va maigrir. Cela signifie qu’on va atteindre la fourchette de poids santé visée par le cerveau, et celle-ci peut (et sera sûrement) plus élevée que ce qu’on souhaiterait.
Mais la paix d’esprit, ça n’a pas de prix.
Pourquoi les régimes font grossir
Sandra Aamodt
23,70 $