My Year of Rest and Relaxation
Si vous êtes sceptiques quant à l’utilité des pages d’éloges en début de romans, faites le test de celles au début de My Year of Rest and Relaxation. Je ne peux pas garantir que ma critique est objective à cause d’elles (je vais vous en mettre quelques-unes à la fin de cet article). Quand l’extase est justifiée avec autant de verve, c’est dur de ne pas l’adopter. Et maintenant, j’ai l’air d’un mouton. Ça arrive.
Résumé
Une fille début vingtaine qui se décrit comme une jeune Lauren Bacall qui vient de se lever ou une Joan Fontaine aux cheveux ébouriffés a décidé de prendre une année de pause. La vie l’épuise, et elle a juste envie de refaire le plein de sommeil. Elle a trouvé une psychiatre assez déconnectée pour lui prescrire des somnifères à volonté. Suffit de se rendre à ses rendez-vous chaque mois et de prétendre que son insomnie n’a pas diminué et s’est même empiré. Ce n’est pas suicidaire, prétend-elle : au contraire, elle fait ça pour aller mieux, renaître en quelque sorte, plus reposée et plus disposée.
Elle écoute des films toute la journée dans un état de demi-sommeil, elle sort de temps en temps prendre des cafés pour emporter au coin de sa rue, elle se buzze sans arrêt et dort le plus possible. Elle ne parle à personne et ne voit personne, excepté son “amie” Reva, une fille boulimique et hautement insécure qui persiste à aller la voir malgré son manque total de bonne volonté. Elle prévoit continuer comme ça pendant un an.
Impressions
Ce livre est malsain. Son titre est trompeur, sa couverture sage et classique est trompeuse. Prendre des drogues jusqu’à tomber dans le coma n’est pas ma définition de “repos”. Mais entre nous, qui n’a pas déjà fantasmé de disparaître de la carte et de s’évader de la réalité en paix? Il y a une tension délicieuse entre le rêve et l’horreur et j’ai adoré.
J’ai aussi beaucoup ri, d’un humour très noir. La narratrice est d’un cynisme impressionnant. C’est malaisant et méchant, mais en même temps, on ne peut pas s’empêcher d’être un peu d’accord avec elle. C’est vrai que l’amie Reva semble assez méprisable, comme le reste des humains en général dans l’histoire. C’est vrai que, d’un certain angle, la vie est ennuyante et ridicule. Et c’est clair que si on garde ce point de vue assez longtemps, on a juste envie de dormir toute la journée.
Ça fait réfléchir. Surtout la fin, que je ne suis encore pas sûre d’avoir aimée. Mais surtout, c’est hautement amusant, et je l’ai dévoré en deux jours. Vous m’en direz des nouvelles.
… parce que je vous l’ai promis
This book isn’t just buzzy and maniacally entertaining – it’s a mean-spirited, tenderhearted masterpiece.
New York Post
I was cringing during every moment of Ottessa Moshfegh’s My Year of Rest and Relaxation, and yet I could not put the book down… It is mostly, almost by juxtaposition, about the realness of a more subtle and very private expression of pain, no matter the cause, no matter how seemingly trivial. That’s what kept me reading even as my cringing muscles grew sore: feeling in my screwed-up face, barked laughs, and watery eyes the translation of that private kind of pain into something I could share.
Claire Benoit, The Paris Review
The bravado in Moshfegh’s comprehensive darkness makes her novels both very funny and weirdly exhilirating… As in Eileen, Moshfegh excels here at setting up an immediately intriguing character and situation, then amplifying the freakishness to the point that some rupture feels inevitable. Her confidence never flags; hers are the novels of a writer invigoratingly immune to uncertainty and self-doubt.
Slate