Le problème avec Jane, un bel hasard
Premier jour de l’année 2017 : je suis au Mexique, dans un tout inclus luxueux, et je viens de terminer un roman sur une liseuse pour la première fois. Ça y est, je suis accro.
J’ai reçu cette magnifique Kobo de ma mère à Noël. Elle tient dans la paume de ma main, je peux la mettre dans ma poche de manteau, mais surtout, je peux emprunter des livres à la BAnQ avec elle. Ça révolutionne sérieusement mon mode de vie. Plus besoin de me déplacer ou de payer pour avoir des livres.
J’ai aussi une Kindle (je suis bien entourée), mais Kindle a une entente avec Amazon, ce qui fait que je ne peux qu’acheter des livres sur Amazon. Ou synchroniser avec mon application Instapaper, ce que je faisais. Mais ma Kobo est avec l’application Pocket, qui, selon moi, est plus jolie. Qui veut une Kindle?
J’ai pris beaucoup de temps par contre pour réussir à emprunter quelque chose avec ma Kobo. Plusieurs heures de gossage. Je n’avais rien de particulier en tête, je voulais juste essayer, alors j’ai tapé le premier nom qui m’est venu en tête dans la barre de recherche : Jane. Auteur, titre, c’était pas important. Et j’emprunte le premier livre disponible, Le problème avec Jane.
Ça me rappelle quand j’étais petite. Pour choisir mes livres, je me promenais entre les rayons dans la section pour enfants, je fermais les yeux, et je pointais un livre au hasard. J’en prenais 10 selon cette méthode. Tranquillement, j’ai fini par lire tous les auteurs significatifs pour enfants et ados grâce à cette méthode. Le bouche à oreille, c’est bien, mais il faut commencer quelque part.
Encore une fois, cette méthode a fonctionné. Je suis tombée sur un délice que je n’aurais eu aucune manière de connaître autrement. Catherine Cusset, vous connaissez? C’est ce que je croyais.
C’est un bon concept. Jane trouve dans sa boîte aux lettres un manuscrit qui s’intitule Le problème avec Jane. Elle le lit, pour s’apercevoir avec stupeur que sa vie est relatée en détails. Des détails très intimes, que seuls quelques amis proches peuvent connaître. De chapitre en chapitre, elle change de suspect. Son ex? Une ancienne amie? Un collègue un peu fou?
Le contenu de sa vie n’a rien d’extraordinaire, et j’avoue que j’ai un faible pour ça. Des histoires ordinaires de gens ordinaires. On s’identifie mieux. Jane aurait pu être moi. Elle grandit, elle vit des expériences, elle vit un amour, puis un autre, elle croit que ça va durer toujours, ça ne dure pas, elle veut un enfant, il n’arrive jamais. Elle fait une gaffe, dont elle ne vit les conséquences que beaucoup plus tard…
Cette fois-ci, je ne vous conseillerai pas de lire ce roman, mais plutôt de faire comme moi: d’emprunter un livre à l’aveugle. Lisez le premier chapitre, et s’il ne vous plaît pas, laissez tomber. Il y a des millions de livres à votre disposition. On ne peut pas tous les connaître, mais on ne peut pas non plus tous les aimer.
Catherine Cusset
4,34 $