Science-fiction,  Se distraire

Le Problème à trois corps, de Liu Cixin

Ce livre de science-fiction chinois est un presque coup de cœur pour moi, mais j’ai une bonne nouvelle : j’ai des astuces à vous donner pour qu’il soit un coup de cœur complet pour vous. Vous allez voir.

Résumé

Vous savez quoi? Je ne vais pas vous faire de résumé. La stupide quatrième de couverture m’a révélé tout le punch, alors je me révolte, bon. De toute façon, je trouve les résumés de livre ennuyants à mourir. Sachez seulement ceci:

  • C’est de la science-fiction sérieuse. Vous allez tomber sur beaucoup de concepts scientifiques clairement très bien recherchés et parfois un peu poussés, mais les notes de bas de page vont être là pour vous empêcher de vous perdre (du moins dans la traduction anglaise; je ne sais pas du tout si la traduction française en a).
  • Ça se passe pendant la Révolution culturelle en Chine, et vous allez adorer en apprendre plus sur cette période fascinante et dégoûtante. D’ailleurs, si vous n’avez pas eu votre dose d’horreur aujourd’hui, je vous invite à consulter cette page Wikipédia. Vous y trouverez du matériel pour écœurer vos amis au prochain souper, tout en ayant l’air cultivés.
  • Une grande partie du roman se déroule dans un jeu vidéo, et honnêtement, c’est génial. Pour moi, c’est la meilleure partie.

Impressions

Ce roman est passé à deux doigts de rejoindre ma liste de coups de cœur. Mais finalement, il rate de peu ce grand honneur.

Pourquoi? Premièrement, parce que je viens de commencer le deuxième tome, et qu’il très nettement moins bon que le premier. Ça devient cucul, le niveau littéraire tombe radicalement, et l’histoire est beaucoup moins prenante. C’est dommage d’être aussi excitée par une histoire, pour se rendre compte tout de suite après qu’elle ne sera pas bien prise en charge et qu’on finira forcément déçue.

Ma première astuce : n’essayez même pas, et contentez-vous de ce premier tome.

Deuxièmement, parce que les personnages ne sont tout simplement pas attachants. Il y a un ou deux personnages qui sortent du lot, mais à part eux, j’avoue que j’avais de la difficulté à les distinguer les uns des autres. Ils auraient tous pu mourir, je m’en serais fichée pas mal.

Deuxième astuce : n’ayez pas le charisme des personnages comme critère.

Finalement, et je suis désolée cher auteur, je ne sais que ce n’est pas votre faute, mais la quatrième de couverture de ce livre est LA pire sur laquelle je sois jamais tombée. Non seulement elle révèle un punch qui, dans le texte, n’est révélé que dans le dernier quart du livre, mais elle présente un des commentaires les plus vides de sens que j’ai lus de ma vie :

“Si vous aimez les ordinateurs, vous devriez lire ce roman.”

Gracieuseté de Gizmodo

Outre le fait que le thème de ce livre n’est PAS “les ordinateurs”, qu’est-ce que ce commentaire insinue? Que si on “aime les ordinateurs”, alors on va aimer n’importe quel truc qui parle de science en général? Merci, Gizmodo, de réduire moi et tous les autres lecteurs de ce livre à cette grande catégorie imaginaire et stupide.

Troisième astuce : déchirez la quatrième de couverture en prenant bien soin de ne pas la lire et cachez-la au fond d’un tiroir. Quand vous aurez terminé le roman, lisez-la, et riez.

Donc ce livre n’est pas un coup de cœur, mais il est passé très proche. Il m’a déroutée d’un bout à l’autre. Jamais je ne m’attendais aux rebondissements, j’ai adoré d’essayer de comprendre le mystère (jusqu’à me faire bousiller mon plaisir par la fameuse quatrième de couverture), je l’ai trouvé bien écrit, hautement divertissant et intelligent. Je me sens un peu plus sage après l’avoir lu, et c’est un sentiment assez agréable.

Alors, gardez en tête mes trois astuces, et amusez-vous comme des petits fous.