L’amie prodigieuse IV – L’enfant perdue
J’ai écouté l’adaptation de L’amie prodigieuse sur Crave. Au-delà de toutes les émotions, surtout désagréables, qu’elle a suscitées chez moi, elle m’a fait réaliser que je n’avais pas lu le dernier tome de la saga. Alors me voilà.
Résumé
Ce tome couvre la plus grande partie de la vie des deux amies : de leur trentaine jusqu’à leur soixantaine. Je n’ose pas vous en dire beaucoup plus, parce que c’est le genre de livres où on veut avoir la surprise. Il suffit de dire que c’est le tome le plus dense de tous, sur tous les aspects. C’est aussi, je crois, mon préféré.
Impressions
En regardant la série télévisée, je me suis rendue compte à quel point ce livre peut être interprété de toutes sortes de façons. J’avais lu les trois premiers tomes avec beaucoup de plaisir; j’avais trouvé ça dur, certes, mais surtout poétique, calme et beau. Je trouvais aussi Elena complexe et attachante, comme beaucoup d’autres personnages d’ailleurs.
Ce n’est pas du tout ce qui se dégage de la série. Elle est très violente, autant physiquement que psychologiquement, avec notamment de multiples scènes de viol graphiques, et les personnages sont à peu près tous antipathiques. Et pourtant, selon ce que j’ai pu remarquer, l’histoire est en tout point inchangée. Sauf le point de vue. Et voilà la magie de la littérature.
Cela dit, revenons au livre. Dès le début, j’ai été un peu désarçonnée : j’avais l’impression que ce quatrième tome était beaucoup moins bien écrit que les autres. Je trouvais les phrases… plus enfantines? Je ne reconnaissais plus vraiment l’écriture à la fois simple et poétique des trois autres tomes. On dirait qu’il avait été écrit plus rapidement. Et pourtant, j’ai vérifié, c’est la même traductrice qui est derrière toute cette saga. C’est peut-être juste moi, je ne sais pas. Mystère.
Malgré cela, je crois qu’il est mon tome préféré. Le plus marquant et le plus bouleversant, certainement. Et en plus j’avais de grandes attentes : le livre est présenté comme une conclusion “magistrale”, “en apothéose” à la saga encensée de partout.
L’enfant perdue est, comme tous les autres tomes, une série de drames horribles que je vous laisse découvrir. Elle culmine avec le drame des drames, qui, si on était blasés de l’horreur, nous réveille avec une claque dans la face. Puis est arrivée la fin, trop vite à mon goût. Le roman ne se termine pas par une boucle parfaite, et sur le coup je me suis dit : “C’est tout?”, un peu désemparée. Vingt minutes plus tard, j’étais en pleurs, avec l’impression d’avoir cinq ans de plus. Je pense que je n’oublierai pas ce roman.
Pour aller plus loin…
Saviez-vous qu’Elena Ferrante est un nom de plume? Personne n’est certain de l’identité de l’auteur(e) derrière. Apparemment, elle aurait confirmé dans une entrevue écrite qu’elle était une femme, mère de famille. Mais des chercheurs italiens en linguistique computationnelle, après des études assez béton, ont conclu qu’il était à peu près certain qu’il s’agissait plutôt d’un homme appelé Domenico Starnone. Disons que ce genre de questions est dans mes cordes.