La Fugitive
Sixième et avant-dernier tome d’À la recherche du temps perdu! Que de fierté!
J’ai bien aimé celui-ci : Albertine, après avoir passé six mois presque emprisonnée chez le narrateur, décide (enfin) de le quitter. Le narrateur se replonge alors dans ses vieilles habitudes, c’est-à-dire qu’il feint l’indifférence alors qu’il se lamente à l’intérieur en espérant ainsi la persuader de revenir, comme si c’était une ruse de la part d’Albertine qu’il pouvait déjouer.
Et puis, coup de théâtre : elle meurt! Et au moment même où il l’apprend, il reçoit une lettre d’elle qui lui demande de revenir. Sa stratégie avait finalement fonctionné! Et elle est morte!
Je n’en revenais pas. Depuis quand Proust verse-t-il dans le drame? Vraiment, j’avais de la difficulté à y croire. Mais non, elle était bien morte, les 200 pages suivantes dans lesquelles il décrit en détail tous les effets que sa mort a sur sa psyché le prouvent. Et tous ces détails étaient très beaux, comme toujours.
Vers la fin, il s’est un peu écarté de ce sujet pour aborder deux mariages, dont celui de son ancienne flamme Gilberte et de son ami Saint-Loup, qui ont affecté “le monde” pour des raisons que j’ai plus ou moins comprises. Là, j’ai commencé à avoir hâte que ça finisse, ce qui n’a pas tardé à arriver.
Ce tome m’a donc particulièrement plu. Il était d’une bonne longueur, contenait un drame absolument inattendu et, comme toujours, de magnifiques pensées. Il vaut la peine. Mais après s’être rendu si loin, qui arrêterait de toute façon?