Se distraire

La clause paternelle

Ça me fait rire quand un truc qui m’a paru obscur pendant tout le livre est mentionné comme un fait, comme si de rien n’était, dans un résumé de cinq lignes que j’aurais pu lire dès le début. Je pensais que c’était un effet de style de laisser flou ce qu’est exactement la “clause paternelle”, mais faut croire que j’étais seulement dans la lune.

En tout cas, cette fameuse clause paternelle, elle stipule qu’un fils doit s’occuper de son père. Et le fils, dans notre cas, veut la révoquer, parce que franchement, son père est assez haïssable. Bref, une histoire universelle.

Résumé

Un père maintenant grand-père rentre en Suède deux fois par année. Il veut soi-disant voir sa famille, mais surtout, il est obligé de le faire pour garder son permis de séjour. Depuis très longtemps, c’est son fils qui s’occupe de tout pendant ses visites : il gère l’appartement, il achète de la nourriture, il s’occupe de ses affaires administratives. Mais le père prend tout ça pour acquis, tellement qu’il trouve que son fils n’en fait pas assez et qu’il le critique sans cesse. Et cette année, alors que le fils est maintenant père de deux enfants en bas âge et qu’il est épuisé, il revendique le droit de s’occuper de ses propres affaires, sans culpabilité.

Impressions

J’ai lu ce livre parce que son auteur est suédois. Plus j’étudie en linguistique, plus j’ai envie de parler une autre langue que le français et l’anglais. Je travaille là-dessus, mais d’ici-là, je me dis que je peux au moins lire des livres écrits par des auteurs dont la langue native est différente. J’ai appris après coup que l’auteur a aussi gagné le prix Médicis étranger 2021 grâce à ce roman, ça tombe bien.

Je l’ai trouvé juste, sincère, j’ai eu du plaisir à le lire. Il est plutôt bien écrit, je ne m’ennuyais pas. Je trouvais les personnages parfois complètement antipathiques, parfois plutôt touchants. Ni blancs, ni noirs. Gris.

C’est peut-être ça le problème. Ce livre ne m’a pas particulièrement dépaysée, ni bouleversée de quelconque façon. Au moment d’écrire ma critique hebdomadaire, donc quelques jours après l’avoir fini, je ne me rappelais déjà plus vraiment du livre. Je ne peux pas nier qu’il est bon, je peux voir pourquoi il a gagné un prix, mais il ne m’a pas marquée. Il n’était pas totalement ordinaire, ni totalement extraordinaire. Il était bien. Et il va rapidement se perdre dans les limbes de ma mémoire.

Je ne peux pas me vanter d’avoir gagné le prix Médicis. Mais en tout cas, s’il existait un prix pour “la critique la plus tiède”, je le gagnerais sûrement.