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Une demi-heure d’érotisme

Les éditions Québec Amérique ont eu la bonne idée de sortir des petits livrets à petit prix contenant chacun une nouvelle. Charmée par le concept, j’ai décidé d’en lire deux. J’ai bien choisi : il s’avère que ce sont des nouvelles érotiques, qui m’ont toutes les deux émoustillée à leur façon.

Les amours d’été

Au moment, délicieux, où Catherine enfourna au complet dans sa bouche sa queue en semi-érection, il avait déjà oublié avoir eu la moindre réticence face à ce qui allait se passer. Tout était oublié, il était en paix avec l’univers, il vivait le moment présent comme s’il n’y avait pas de lendemain.

– p. 20

Catherine, la mère, et Jane, la fille, passent des petites vacances dans une station balnéaire en France. Catherine est de très bonne humeur parce qu’elle trouve amplement d’occasions pour se procurer du bon sexe, mais Jane s’ennuie un peu en compagnie de ses deux amies immatures. D’ailleurs, où sont-elles? Elles ne sont pas au bar comme prévu. Mais Jane est distraite par un homme aux allures vampiriques qui l’attire comme un aimant…

Vers la moitié des 30 pages, je me suis rendu compte à quel point j’étais excitée. La pudeur m’empêchait de continuer à lire à voix haute, même seule dans mon appartement. J’attendais quelqu’un d’un moment à l’autre et je vous jure, arrêter aurait été une torture. Mais, heureusement, j’ai eu le temps de me rendre jusqu’à la fin, qui arrive sans prévenir et qui éclaire tout le reste.

La Madrague

La musique part tranquillement, le gros bout s’en vient, celui qui nous donne envie de rouler vite en ville pas attachées. Ça donne surtout envie à K. d’enlever son one piece, on trippe presque autant que quand on tchècke du YouPorn lesbi en se faisant les ongles.

p. 13

Une gang dans un chalet. Le rosé coule, la MDMA circule, et leurs maillots ont envie de glisser. Elles ne sont qu’amies, mais après tout, une fille, c’est si beau…

Vous trouvez que Les amours d’été a passé vite? Attendez de lire La Madrague. Cette nouvelle de Sarah-Maude Beauchesne n’a qu’une vingtaine de pages et file comme si c’est elle-même qui nous la racontait. C’est tellement familier qu’on a l’impression d’être en plein milieu de l’action. Et on aime ça.

Ces deux lectures très efficaces se lisent en quelques minutes, ne prennent aucune place dans le sac à main et illumineront la plus morne des files d’attente.