Le Comte de Monte-Cristo
Je fais souvent comme si j’étais une lectrice exemplaire, mais j’exagère. La vérité, c’est que je n’ai vraiment pas lu mes classiques de base. La preuve : ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai fini mon premier Alexandre Dumas père. Sur le nombre d’oeuvres qu’il a écrites (dont 77 romans il paraît), je n’ai pas d’excuses. Une vraie machine. C’est d’ailleurs lui qui a dit cette petite phrase inspirante :
C’est quelques fois pénible de faire son devoir, mais ça ne l’est jamais autant que de ne pas l’avoir fait.
J’ai arrêté mon choix sur le Comte de Monte-Cristo tout simplement parce que j’ai cédé à la pression de mon amoureux, pour qui c’est un énorme coup de coeur dont il a relu les 2 tomes de 800 pages cet été.
Je dois vous confirmer que oui c’est long, mais c’est un must.
Résumé très bref
Edmond Dantès est un beau jeune marin qui est tellement bon dans sa job qu’il va bientôt être promu capitaine. En plus, il va se marier avec la belle Mercédès qu’il révère, et c’est réciproque. De vrais tourtereaux trop beaux pour être vrais. Avec l’argent supplémentaire qu’il va gagner en tant que capitaine, il va aussi pouvoir aider son père malade. La vie s’annonce bien belle pour ce jeune fringuant.
Malheureusement, il rayonne trop pour son propre bien. Le comptable du bateau pour lequel Edmond travaille, qui aurait bien aimé être capitaine, le jalouse. Le cousin de Mercédès, Fernand, aurait bien aimé épouser Mercédès. Les deux s’allient donc pour faire disparaître Edmond Dantès, sous les yeux d’un plouc appelé Caderousse qui est trop lâche pour les dénoncer. Ils font passer le jeune amoureux pour un traître bonapartiste, et il est interrogé par le substitut du procureur du roi, Villefort. Edmond Dantès est alors porteur à son insu d’une lettre dénonçant le père de Villefort, un vrai bonapartiste. Même si Villefort se rend bien compte qu’Edmond est innocent, il le condamne à l’emprisonnement à perpétuité dans le terrible Château d’If.
Mais Dieu est malgré tout du bord d’Edmond, car il le place à la même prison que l’abbé Faria, un vieil homme considéré sénile par tous les gardiens mais qui est en fait extrêmement érudit et qui connaît l’emplacement d’un trésor faramineux, dissimulé sur l’île de Monte-Cristo. L’abbé Faria fait d’Edmond un homme cultivé et lui enseigne comment se rendre jusqu’au trésor.
14 ans après leur rencontre, l’abbé Faria meurt. Edmond prend alors sa place dans son linceul et est jeté à la mer, un boulet attaché à sa cheville. Il réussit miraculeusement à revenir à la surface et à retrouver l’île de Monte-Cristo et son trésor.
À partir de ce moment-là, Edmond Dantès n’existe plus : il n’existe que le Comte de Monte-Cristo, détenteur d’une richesse infinie, qui a concocté un plan de vengeance impitoyable pour les quatre souillures qui ont détruit sa vie.
Je viens peut-être de vous résumer les 200 premières pages de la brique. Les 1600 autres consistent en la vengeance lente et prodigieuse du Comte de Monte-Cristo.
Critique
Il est facile de se laisser impressionner par l’impressionnant nombre de pages du Comte de Monte-Cristo ou par sa date de publication (1844), mais ce serait bien dommage de s’arrêter là. Une fois qu’on est partis, le livre se lit franchement tout seul. À cet aspect, ce livre est très différent des autres classiques, qu’on associe souvent à des lectures ardues. On peut même le donner à un enfant, et je crois qu’il s’amuserait beaucoup (comme mon amoureux, même si, en toute objectivité, il est spécial).
À l’image du personnage principal, avec le Comte, on n’a pas le temps de s’ennuyer. C’est un livres d’aventures bourré de rebondissements, écrit dans un langage à la fois recherché et simple qui rend la lecture à la fois esthétiquement agréable et fluide. Le Comte est quasi surhumain et très attachant. Sa richesse fait rêver, son charisme est palpable (oui oui, même à travers les pages), son intelligence est intimidante et sa vengeance est très satisfaisante. On tombe un peu en amour avec lui.
Mais quelle déception quand il part avec la petite jeunette de 18 ans à la toute fin. Ç’aurait été si beau qu’il revienne avec son amour de jeunesse, qui a malheureusement trop souffert pour être disponible émotionnellement. La série basée avec Gérard Depardieu rectifie d’ailleurs le tir en ramenant les deux tourtereaux ensemble, ce qui a selon moi plus de vraisemblance.
Mettez-le dans votre liste de livres à lire (au moins) une fois dans votre vie. Vous ne le regretterez pas.
Le Comte de Monte-Cristo
Alexandre Dumas père