Classiques,  Se distraire

Le Loup des steppes

Quand j’ai avoué que je n’avais pas été époustouflée par Siddharta (j’ai bien aimé, mais sans plus), les gens qui connaissaient le livre ont été surpris. Et m’ont demandé si j’avais lu Le Loup des steppes. Comme si ce dernier était le plus important, celui qui comptait vraiment. Alors je me suis lancée.

Résumé

Le personnage principal, Harry Haller, est un être torturé. Plongé dans les arts et dans ses pensées toute la journée, il vit une profonde contradiction : d’une part, il est un humain ordinaire, avec des besoins de compagnie et d’amour, d’autre part, il est une bête sauvage, solitaire, farouche, et prêt à montrer les crocs quand on l’approche de trop près. Il souffre de ce dilemme intérieur, et peine à faire cohabiter les deux versions de lui-même.

Un soir, il souffre tellement, il trouve tellement peu d’attrait à la vie terrestre qu’après avoir erré dans la ville, il s’arrête dans un bar dans l’intention de prendre un dernier verre avant de s’enlever la vie dans son petit appartement. Si on peut parler d’intention : il voit plutôt cette perspective comme une fatalité, et il a peur de rentrer chez lui. Il retarde donc le moment.

Il rencontre alors, comme un ange tombé du ciel, une jeune femme qui se met à lui parler. Elle s’immiscera dans sa vie, lui apprendra les joies humaines telles que la danse, la musique, les rires et la sexualité. Mais elle aussi sait qu’elle a un destin, et un bien macabre.

Mes impressions

Rien à voir avec Siddharta. Alors que Siddharta était simple, paisible et empreint d’un bonheur transcendant, Le Loup des steppes est plein d’une mélancolie toute adolescente. Je me suis reconnue, comme beaucoup d’autres, dans la contradiction au sein même de la nature de Harry. On souffre à cause des gens, mais en même temps on ne peut pas se passer d’eux. Dans les moments creux de notre existence, on est désabusé. On se plonge dans quelque chose, parfois dans l’art, et on est plein de sentiments, mais tout seul.

Hermann Hesse écrit bien. C’est beau et juste. On se laisse porter. Et ses idées sur la « personnalité » m’a fait réfléchir. Pourquoi parle-t-on d’une seule « personnalité », alors qu’une personne comporte tellement de facettes?

La fin, toutefois, m’a laissé un peu déconcertée. Il faudrait probablement procéder à une analyse pour y comprendre quelque chose. Sinon, ça avait plus l’air d’un trip d’acide qu’autre chose.

En bref : un classique moderne à lire. C’est une belle aventure que vous apprécierez fort probablement.