The War of Art
J’étais vraiment due pour des livres de croissance personnelle. L’effet de la nouvelle année. Voici donc une autre déviation qui m’a apporté de l’énergie et même un peu de bonheur.
Qu’est-ce qui nous empêche d’écrire ce livre qu’on a toujours rêvé d’écrire, de peindre cette toile qui nous trotte derrière la tête, de partir aider les enfants du tiers-monde?
C’est la Résistance. Avec un grand R. Si l’inspiration est Dieu, alors la Résistance est le diable. C’est ce qui nous fait procrastiner, trouver des excuses pour ne pas se mettre au travail, plonger dans des activités futiles telles le magasinage, écouter la télé ou manger du chocolat (je ne pourrai plus jamais manger du chocolat l’esprit tranquille). C’est ce qui nous terrorise, c’est la petite voix qui nous accuse d’être égoïste de vouloir suivre notre passion, que c’est inutile, même prétentieux.
Et pourtant, c’est tout le contraire. Selon l’auteur, nous avons été créé par une force supérieure avec un but. Nous avons une fonction sur Terre, et si on n’accomplit pas cette fonction, on fait non seulement du dommage à nous-même, mais au monde entier. On vient à l’encontre des intentions divines : c’est un crime grave.
Mon grand-père passe beaucoup de son temps à se plonger dans les oeuvres d’arts. Il tente de percevoir leur sens profond, comprendre les messages que veulent transmettre les artistes. Et il en est venu à cette conclusion : l’inspiration est extérieure à eux. C’est comme si chacun d’eux avait une petite Muse, qui leur soufflait dans les oreilles l’oeuvre qu’ils avaient à créer. Ils n’ont qu’à amorcer le processus de création, en s’assoyant sur leur table de travail et en tendant l’oreille, pour que la magie opère.
Steven Pressfield dit la même chose. Pas besoin de se transcender nous-mêmes. On n’a qu’à écouter nos Muses. On n’est que les messagers qui transmettent le souffle divin vers le monde extérieur.
Mais attention, ça ne veut pas dire que c’est facile. C’est même la plus grande bataille de notre vie. Chaque jour, c’est à recommencer : il faut combattre la Résistance, le découragement, la peur, la lassitude, son Ego, le regard des autres, alouette. L’artiste est un guerrier. Qui mène la bataille la plus noble au monde.
Un livre redoutablement efficace. Écrit en chapitres d’une page avec des titres en lettres majuscules, il frappe. Phrase après phrase après phrase, on est secoué. Nos jambes se mettent à fourmiller, on veut aller travailler! On a la conviction qu’il n’y a rien d’autre dans la vie que notre travail, que faire autre chose serait un sacrilège. Qu’on ne peut être heureux autrement.
Petit bonus : un petit résumé en images du livre, déniché sur Sunnibrown.com. Charmant, non?
Autre petit bonus : même si l’auteur est masculin, il a la délicatesse de parler de “l’artiste” en général au féminin. Merci.
—
The War of Art
Steven Pressfield
Édition Shawn Coyne
190 p.
16,91$, ou 2,68$ sur Kindle