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Aliss

J’ai lu Aliss quand j’étais au secondaire, et comme tous les romans de Patrick Senécal, je l’avais aimé. Je n’aime pas trop l’horreur d’habitude, je suis une petite nature, mais Senécal est une exception : il met toujours dans ses livres du gore qui me fait hérisser, mais qui n’est pas assez traumatisant pour que je fasse des cauchemars, et l’histoire est tellement captivante que je ne peux juste pas arrêter. Je comprends qu’il soit aussi populaire.

Alors quand j’ai appris qu’Aliss venait d’être adapté en bande dessinée, 20 ans après sa publication originale, j’étais vraiment excitée. J’avais hâte de voir comment ce monde noir et psychédélique allait être représenté. Et j’ose dire que le résultat était bien meilleur que ce que j’imaginais.

Résumé

Aliss est une jeune fille de 18 ans qui vit à Brossard. Comme bien des jeunes de son âge, elle décide qu’il est en temps de découvrir le monde et de vivre quelques aventures, alors elle quitte le cégep et ses parents pour aller à Montréal. Mais en débarquant du métro, quelque chose cloche. Elle ne se reconnaît pas du tout, et à sa connaissance, Daresbury n’est pas un quartier de Montréal. Personne n’est capable de l’aider à se situer géographiquement, et d’ailleurs, tout le monde est bizarre. Elle décide de rester quand même. Après tout, le but c’était d’explorer. Elle découvre alors peu à peu un monde qui est en fait le pendant dégénéré d’Alice au pays des merveilles. Elle sera poussée à son extrême limite et verra toutes les choses qu’un bon citoyen espère ne jamais voir de sa vie, jusqu’à ce qu’enfin elle pose « la bonne question ».

Impressions

J’ai dit plus tôt que Senécal ne me donne pas de cauchemars normalement. C’est encore vrai, mais là, j’avoue que j’ai eu pas mal de misère à m’endormir. Lire une scène d’horreur et la voir, c’est deux choses différentes. J’ai eu la nausée plusieurs fois. J’ai dû me forcer à me rappeler que le vrai monde n’est pas toujours aussi dégueulasse, et que je n’avais pas besoin de me méfier de mon chum qui n’a, à ma connaissance, jamais tué personne. C’en était presque drôle.

Mais malgré ça, et même en raison de ça, j’ai vraiment aimé. Les dessins sont magnifiques, et reproduisent admirablement l’atmosphère tordue du roman. Mon immersion dans l’univers était telle que je devais faire un effort conscient pour revenir à la réalité. L’histoire m’a complétement accrochée : j’ai tout lu en deux jours.

Pour ceux qui ont aimé Aliss, ce livre ferait un superbe cadeau. Mais attention, choisissez bien la personne : ce n’est pas pour rien qu’il est réservé aux 18 ans et plus.