Temporary
De temps en temps, je rajoute un livre dans ma liste parce que j’ai lu quelque chose à propos de lui, et puis j’oublie complètement. Des mois et des années plus tard, je finis par le lire quand même, mais sans contexte, comme si je l’avais pris au hasard parmi les millions de livres disponibles dans le monde. C’est une drôle d’expérience.
C’est vraiment à ces moments-là que je vois la valeur des critiques et du bouche-à-oreille. Si on a déjà entendu dire du livre en question qu’il est hystériquement drôle, d’une profondeur peu commune ou si bouleversant qu’on en est marqué à vie, on va s’affairer à trouver des éléments qui le prouvent. C’est pour ça que l’éditeur va souvent présenter dans les premières pages une liste de critiques élogieuses. Et j’ai remarqué que pour moi en tout cas, ça marche plutôt bien.
Avec Temporary, je n’avais aucune idée de ce à quoi je pouvais m’attendre, et c’est dommage. Peut-être l’aurais-je apprécié davantage si j’avais eu une petite présentation.
Résumé
La narratrice rêve de stabilité, mais pour l’instant, elle n’est qu’une employée temporaire. Elle travaille pour une agence qui lui donne toutes sortes de contrats, tous plus farfelus les uns que les autres. Elle lave des fenêtres de gratte-ciel, remplace des mannequins dans les vitrines, transporte les cendres du patron décédé pour qu’il continue à voir le monde, remplace un pirate sur un bateau, et une balane (“barnacle” en anglais, je n’en reviens pas que ce soit la traduction) dans la mer.
Pour rester cohérente, il n’y a rien de stable dans sa vie personnelle non plus. Elle a une multitude de chums, qui ont chacun leur caractéristique : il y a le chum caféiné, le grand chum, le chum pacifique, etc. Ils se connaissent tous, et deviennent même de très (trop) bons amis en son absence.
Ainsi passe-t-elle de job en job et de chum en chum, et plus le temps passe, plus la stabilité semble inatteignable.
Impressions
Vous l’avez compris : c’est absurde. J’aime l’absurde, ça me fait souvent rire. J’écoute Monty Python ces temps-ci et je me bidonne.
Mais là, je ne riais pas. Je ne comprenais rien, et je n’aimais pas ça. Je sentais qu’il y avait un deuxième niveau mais qu’il m’était inaccessible parce que mon cerveau était trop occupé à capoter. Je me sentais niaiseuse. Je pouvais rire légèrement, intérieurement, de l’absurdité des situations, de l’originalité de tout ça. Mais je dois avouer que j’avais juste envie de passer au travers.
Il y a certainement un message véhiculé dans ce roman à propos de la situation professionnelle de bien des gens, surtout en temps de pandémie. Il y a une réflexion plus vaste à avoir sur l’aspect temporaire d’à peu près tout dans la vie. Mais est-ce que j’avais besoin de ce livre pour m’en rendre compte? Pas sûre.
Je suis plate. Ça m’arrive. Mais c’est bien possible que si vous vous lancez dans cette lecture, vous vous trouviez plate aussi.