Eat Pray Love : le succès 11 ans plus tard
J’ai tellement entendu parler de ce livre que j’en suis devenue malade. Les gens tombaient amoureux de l’Inde, de l’Italie et de Bali à cause de lui. Il y a même des tours guidés qui permettent aux curieux de voir exactement les endroits où ont été filmées les scènes du film à Bali et à Rome. Ça me dépassait (et ça me dépasse encore). Il fallait au moins que je vérifie si le livre méritait toute l’attention qu’on lui donnait. Je suis allée plus loin que nécessaire : j’ai lu le livre et vu le film. Voici ce que j’en ai pensé.
Le livre
Assez irrésistible. L’auteure, Elizabeth Gilbert, est tellement sympathique que j’ai juste eu envie de la suivre. Je me suis retrouvée en train de tourner les pages de ma liseuse compulsivement, en souriant beaucoup.
Ce que j’ai préféré, c’est son humanité. Son auto-dérision. Je ne suis pas croyante, et mes poils ont tendance à s’hérisser quand on parle de Dieu, mais elle a eu le tour de me faire rire en en parlant (du jamais vu jusqu’à ce jour). Elle m’a aussi eu, moi avec mon incertitude à avoir des enfants, avec sa magnifique réflexion à propos du mariage, des enfants et de la responsabilité d’engendrer : elle s’est mariée, puis divorcée. Elle n’a jamais eu d’enfants, mais elle sent la pression de tous pour en avoir, ou pour au moins se sentir mal de ne pas en avoir. Et elle a écrit là-dessus, et c’est beau.
Ses voyages sont hallucinants. L’Italie, c’est le summum : c’est là que l’auteur se reconstruit avec la nourriture, qui a l’air à tomber, et avec la langue “la plus belle du monde”. Là aussi, très belle réflexion sur la prise de poids. Elle se sentait saine, heureuse, elle s’amusait de son allure d’éléphant, ou du moins d’hippopotame, ou de toutes sortes d’animaux, comme elle tente de faire cracher à la vendeuse. L’Inde est belle dans toute sa misère. Et Bali est tout simplement paradisiaque.
Le film
Premier hic : Julia Roberts. Cette anorexique n’a aucunement l’air gourmande, alors que c’est le centre du caractère de Elizabeth Gilbert. Elle est belle et est assez bonne actrice, mais j’aurais plus imaginé une Bridget Jones (Renée Zellweger) à sa place.
Deuxième hic : les pleurs. Il y en a trop. Alors que le livre était plein d’humour et de joie de vivre, le film se veut dramatique, plein de révélations existentielles. Ça ne rend pas justice au caractère joyeux de Liz.
Avantage : Javier Bardem, qui incarne l’amour (ou en tout cas la passion) à la toute fin du voyage…
Est-ce que ça vaut la peine?
Absolument. De un, pour pouvoir en parler avec les multiples personnes qui croiseront votre chemin. De deux, parce que ça fait rire et rêver. On en a tous besoin.