Chroniques des vampires, tome 1: Entretien avec un vampire
Ce livre fait partie de ma vie depuis longtemps. Mon amoureux, que je connais depuis le secondaire, m’en parlait déjà à l’époque comme un livre fascinant. Il l’a relu plusieurs fois. Dix ans plus tard, je le lis aussi pour partager une expérience littéraire marquante pour lui, et pour enfin connaître Anne Rice qui, avec ces 36 livres et son succès mondial, est une incontournable de la littérature fantastique.
Résumé
Dans la Nouvelle-Orléans des années 1980, un jeune journaliste passe une longue et terrifiante nuit à écouter le récit d’un vampire né vers la fin du XVIIIe siècle. Il devient un des rares humains, si ce n’est le seul, à accéder aux pensées les plus intimes d’un vampire et à apprendre comment vivent ces créatures qui hantent les nuits des mortels.
Impression
Dès les premières phrases, j’ai compris que j’aurais droit à de la qualité. La narration à la première personne crée une impression d’intimité prenante. Le ton ne perd pas de temps à s’établir : sombre, mystérieux, lent, pensif et douloureux, on a bien le temps de savourer l’horreur. C’est le genre de livre qu’on sait qu’on ne lâchera pas au bout de quelques pages.
Cette intimité qu’on développe avec le narrateur est en soi une expérience qui cause des frissons. On commence à le suivre alors qu’il est encore mortel, comme nous. Puis, on assiste à sa transformation en vampire, et on en suit toutes les conséquences physiques et psychologiques. Son respect pour la vie et son sens du bien et du mal restent intactes… pendant quelque temps. Le temps finira par le transformer complètement en une créature surnaturelle, qui habite le monde mais n’en fait pas partie.
Tout en avançant à un bon rythme, ce livre est très contemplatif et riche de détails. Les expériences du nouveau vampire sont décrites de telle façon qu’on a l’impression de les comprendre; on ressent de l’empathie pour lui. Il fait toujours nuit, et chaque décor est peint comme un tableau. Sans être nommés explicitement, le rouge et le noir ressortent clairement et teintent l’univers entier.
Je n’ai pas eu peur pendant ma lecture, mais j’ai été un peu angoissée. J’ai même fait un petit cauchemar après avoir lu un passage particulièrement graphique juste avant de me coucher.
Mais j’ai beaucoup aimé comment rien dans ce livre n’est blanc ou noir; tout est nuancé. Nous avons tous des idées sur ce qu’est un vampire; ce livre en détruit plusieurs. On peut avoir tendance à juger de manière plutôt carrée certains personnages qu’on rencontre; là aussi, on se retrouve décontenancé. Les apparences sont trompeuses.
Oui, ce livre a l’âge de mes parents, mais j’ai énormément apprécié ma lecture, et je la recommande à tous ceux qui sont un tant soit peu attirés par la littérature fantastique. J’ai hâte de continuer les Chroniques des vampires. Des heures de plaisir en perspective.