Ayla l’enfant de la terre
Ce roman a été un bestseller mondial. Je suis pourtant tombée dessus par hasard, dans mon immense bibliothèque de livres usagés. Je ne sais plus d’où je l’ai pris. Je ne sais même plus pourquoi je l’ai commencé. Mais une fois entrepris, impossible d’arrêter…
Ayla est une Cro-magnon. Elle est blonde, élancée, elle a une grosse tête et un petit cou. Mais ce ne sont pas ses seules déformations bizarres : quand elle est triste, ses yeux s’inondent d’eau…
Un jour, cette Cro-magnon atterrit dans le clan des Néanderthals. Lors d’un tremblement de terre, alors qu’elle était encore un bébé ou presque, elle échappe aux griffes d’une tigresse enragée, avant d’être sauvée de la mort par Iza, la guérisseuse du Clan de l’ours des cavernes.
Ce clan n’a jamais eu affaire à une étrangeté pareille. Tous ont peur des Esprits, qui causent les catastrophes naturelles, et qui pourraient se fâcher de la venue d’une “Autre”. En plus, cette petite nouvelle est rebelle. Elle aime s’aventurer loin de la caverne, et elle n’accepte pas facilement d’être soumise aux hommes, comme c’est le devoir des femmes de le faire.
Mais, en même temps, le Clan n’ose pas la tuer, car elle leur apporte de la chance. C’est elle qui trouve leur nouvelle caverne, elle sauve deux enfants du Clan de la mort, et elle a une intelligence démesurée. Elle sait même compter le temps, une abstraction réservée au Mog-ur, le plus puissant des puissants…
Tout le long du roman, Ayla oscille entre l’amour et la haine et passe à deux doigts de mourir. Quand elle apprend à chasser, elle reçoit la malédiction suprême, ce qui la condamne à un mois d’expulsion. Puis, elle se fait violer par le fils du chef, et faillit mourir de sa grossesse. Elle accouche finalement d’un autre être déformé comme elle, ce qui lui vaut encore d’avoir son existence remise en question par le clan. Elle casse même le bol sacré des guérisseuses, qui est passé de génération en génération, ce que le Mog-ur n’apprécie guère.
Un roman riche en documentation, qui nous renseigne sur la vie des hommes des cavernes tout en nous faisant rêver. On assiste à des chasses aux mammouths grandioses et à des rituels effrayants. Mais surtout, on s’attache à cette drôle de femme, qui est notre ancêtre, et qui est tellement plus forte que nous.
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L’édition que j’ai en main date de 1980. Vous pourrez la trouver en version poche dans l’édition Pocket, sous le titre “Le Clan de l’ours des cavernes”.
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Jean M. Auel
Éditions Balland
351 p.
12,95 $