L’ingénue libertine, le Harlequin de luxe
On ne s’attend pas à voir un Colette dans une pile de livres d’amour boboches jetés sur le bord de la rue. Et pourtant, c’est ce qui est arrivé. J’avoue, c’est un petit peu mieux qu’un Harlequin.
Je sais de quoi je parle. Je peux fièrement donner mon opinion sur les Harlequin, parce que moi, à l’âge de 16 ans, j’en ai lu un. J’ai bien aimé. Mais quand j’ai vu un livre d’une écrivaine respectable comme Colette jeté dans la rue au milieu de plein de romans Harlequin, j’avoue avoir quand même eu un petit préjugé. Et en effet, L’ingénue libertine n’a rien à voir avec Gigi, que j’avais lu avec délice il y a quelques années.
L’ingénue libertaine est une fille de 16 ans. Mais pas une fille ordinaire (!). Elle a les cheveux d’or, des yeux d’ébène, une peau d’ivoire, une taille de guêpe, etc. etc. Une sorte de Lolita qui ne se doute même pas de sa beauté. Une sorte de personnages que j’ai envie d’étriper. À l’adolescence, elle rêve, dans toute sa pubère innocence, d’un attrayant brigand qui viendrait la kidnapper et avec qui elle vivrait des aventures sanglantes. Rêve seulement, car elle est fortement couvée par sa mère et qu’elle n’a que son cousin, un pauvre adolescent gêné, comme prétendant.
Saut dans le temps. Elle est mariée avec ce cousin, et elle tente de le tromper le plus souvent possible. Elle est toujours aussi mince et affolante, ce qui fait qu’elle n’a pas trop de difficulté. Mais jamais elle n’éprouve de plaisir avec ces hommes. Elle sombre dans l’amertume, elle devient désagréable avec tout le monde, elle est de plus en plus malheureuse, elle n’a pas d’amis, elle n’aime personne.
Et puis… le dénouement. Ne lisez pas si vous tenez absolument à vous garder le punch.
Elle fait l’amour avec son mari… Et a un orgasme. Pour la première fois. Et ça l’éveille au monde. Elle devient câline avec son mari. Elle peut enfin vivre.
La sexualité, c’est important.
Colette
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