La malédiction des colombes, de Louise Erdrich
Je pense que les sagas familiales sont mon genre littéraire préféré.
Je dis ça parce que je viens de finir La malédiction des colombes, et wow que j’ai aimé. Dans quelques sagas familiales que j’ai lues récemment (The Bee Sting est l’autre exemple qui me vient en tête, critique à venir), j’avais l’impression de lire un suspense très très lent. On glane de petits mystères par-ci, par-là, et on est prêts à accepter qu’on n’aura jamais de réponse. Mais on finit par accéder au point de vue d’un autre personnage, puis d’un autre, et finalement on apprend tout.
Et bam.
C’est puissant, c’est excitant, et on plonge comme des voyeurs, ou un dieu omniscient, dans l’intimité des personnages. J’adore ça.
Summary
Le point de départ de toute cette tourmente est une tragédie : le meurtre d’une famille, dans les États-Unis du 19e siècle. Les parents et trois de leurs enfants sont tués. Mais un bébé qui dormait tranquillement pendant les meurtres a survécu. Et quelques “Indiens” qui passent par là le recueillent.
Puis, la deuxième tragédie se produit. Ces Indiens sont attrapés par des Blancs qui les accusent des meurtres et les pendent à un arbre, sans procès. C’est une scène terrible, qui va je crois me rester longtemps en tête.
Il y a beaucoup de gens impliqués dans cette histoire, et ces gens ont des familles, et on entendra parler de toutes ces familles. Et ce faisant, on répondra à toutes les questions qui nous étaient venues en lisant ces premières pages.
Impressions
Je dois avouer que ça m’a pris un certain temps avant d’embarquer. Je n’avais pas été très impressionnée par mes lectures précédentes, j’en ai même abandonné quelques-unes, et comme d’habitude, je n’avais aucune idée dans quoi je m’embarquais avec La malédiction des colombes. Ça commence d’une façon un peu étrange, avec des gens qui arpentent un champ pour essayer de l’exorciser et qui se font attaquer par une nuée de colombes. C’est un peu absurde, et pendant un bon moment, je ne savais pas trop où ça allait.
Mais rien de mieux qu’une scène traumatisante pour rentrer dans une histoire, n’est-ce pas.
À partir de la pendaison des Indiens, j’étais happée. Ce livre est bizarre, touchant; les personnages ont tous leurs parts d’ombre et de lumière, il y a une secte impliquée, des collecteurs de timbres, des asiles psychiatriques… Il n’y a pas le temps de s’ennuyer, honnêtement.
C’est pour vous si, comme moi, vous aimez vous laisser emporter dans une histoire fleuve et vous laisser fasciner par des humains complexes.