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La ligne de nage (The Swimmers), de Julie Otsuka

Je ne vais plus jamais sur mon ordinateur. Qui aurait cru, n’est-ce pas? Je travaille, et le reste du temps, je le passe avec ma fille. Quand elle dort, je sors mon téléphone. C’est tout.

C’est pourquoi je ne prends plus la peine de critiquer tous les livres. Seuls mes préférés seront, pour un temps du moins, recensés sur ce site.

Et maintenant, je vous parle de La Ligne de nage, de Julie Otsuka. Vous n’avez même plus vraiment besoin de lire la suite.

Summary

Dans une piscine publique au sous-sol, des nageurs invétérés font des longueurs une ou deux heures par jour, plusieurs jours par semaine, si ce n’est pas tous les jours. C’est leur façon de se tenir en forme, de garder le moral, de fuir leur maison, de réfléchir, d’avoir un objectif dans leur journée, toutes ces réponses. Ils sont de tous âges, de toutes origines et de tous types de personnalités. Ils se saluent, mais ils ne sont pas vraiment amis. Ils vivent leur vie à eux.

Parmi eux, il y a Alice, madame très sympathique et joyeuse, mais qui commence à en échapper des bouts. Elle sera importante plus tard.

Un jour, une fissure apparaît au fond de la piscine. Les hypothèses se multiplient, on oscille entre l’indifférence et la panique, les meilleurs experts se penchent sur la question, mais personne n’arrive à comprendre d’où elle vient. Qu’est-ce que cette fissure signifie? Est-elle inoffensive et isolée, ou pourrait-elle se dupliquer encore et encore, jusqu’à tout détruire?

Impressions

Le livre est en quatre parties, quatre gros chapitres. Et c’est ma réaction aux deux premiers chapitres qui m’a fait décider que ce livre était parmi mes meilleures lectures de l’année et qu’il fallait que je vous en parle.

Au cours du premier chapitre, dans lesquel on apprend à connaître une piscine et ses visiteurs, j’ai développé une envie impérieuse et tout à fait inhabituelle d’aller faire des longueurs à la piscine municipale.

Il faut que vous compreniez, je n’ai jamais eu la moindre envie de faire une chose pareille. J’ai fait des cours de natation quand j’étais petite et j’aime bien nager, mais je déteste tout ce qui vient avec: maillot de bain, cheveux mouillés, eau froide, douche avant et après, jeans collants, etc. Bref, je n’aime pas vraiment ça, même que j’évite. Mais je vous jure que pendant que je lisais le chapitre, j’étais tellement emportée par la description du plaisir quasiment extatique de nager que j’ai sérieusement considéré m’inscrire à une piscine, n’importe laquelle. La partie rationnelle de mon cerveau a dû travailler fort pour contrebalancer cette pulsion. (À quel moment prévois-tu le faire?, me demandait-il avec réprobation. La fin de semaine, vraiment? Où ça? À la piscine municipale à 30 minutes à pied de chez toi? Tu es sûre que tu vas toujours avoir envie de faire le voyage? Et puis, depuis quand aimes-tu ça, faire des longueurs? En as-tu même déjà fait?)

Et puis, deuxième chapitre : zoom sur Alice, cette vieille dame qui en perd des bouts. On y apprend exactement quels bouts elle perd; on a une liste de ce dont elle se souvient, et ce qu’elle a oublié. Que j’ai pleuré!

J’en lis tout le temps, des livres, mais c’est si rare qu’il y en ait un qui me fasse passer d’un extrême émotif à l’autre aussi adroitement. Je ne m’y attendais pas du tout. Mais de la façon que c’était écrit, je crois que j’aurais pu prendre n’importe quoi.

Ce livre s’est glissé dans ma vie et mes pensées comme si de rien n’était. Et puis pouf, il s’est terminé. Il n’est pas long. Mais ne ne crois pas que je l’oublierai bientôt.