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Kukum

Ce petit livre m’intriguait. Pourquoi un roman à l’air si simple et si doux est-il devenu si populaire au Québec?

La réponse est simple. Il suffit vraiment de le lire pour comprendre.

Summary

Almanda est une orpheline qui habite à Saint-Prime avec sa tante et son oncle. Un jour, elle voit un Innu passer, torse nu, sur un canot devant chez elle. C’est homme, c’est l’amour de sa vie. Le coeur gonflé et en soif de liberté, elle le suivra dans sa communauté et partagera son mode de vie. Elle apprendra sa langue et ses coutumes et fera des enfants Innus, qui eux-mêmes auront des enfants et des petits-enfants. Durant sa longue vie, bien des injustices affecteront sa communauté, et c’est avec douleur et courage qu’elle y fera face.

Impressions

Il m’a suffit de quelques pages pour comprendre pourquoi les avis sur ce livre sont si unanimes. Le texte est simple et beau, comme j’en avais l’impression, et l’histoire a progressivement fait son chemin dans mon coeur.

On suit Almanda pendant toute une vie. Au départ, le territoire des Innus était majestueux. La vie était difficile, mais ils étaient libres, et ils étaient heureux. On entend souvent que les communautés autochtones sont en harmonie avec la nature, et ce roman nous le fait intimement comprendre. Quand un Innu tue un animal, il le remercie pour avoir donné sa vie; il ne chasse pas plus que nécessaire et n’amasse pas des ressources inutilement; il se déplace dans le territoire au gré de la nature.

Puis, on voit la destruction de la forêt par les Blancs. On voit les draveurs encombrer la rivière et la rendre impraticable. On les voit construire des chemins de fer en plein milieu du territoire des Innus et à quelques mètres de la maison d’Almanda, sans jamais leur demander leur avis. On les voit capturer leurs enfants et les envoyer dans des pensionnats où ils sont potentiellement abusés. On voit leur langue, l’innu-aimun, disparaître et la communauté, contrainte du jour au lendemain à la sédentarité, sombrer dans l’ennui.

C’est un livre profondément émouvant et d’une beauté peu commune. Je me suis parfois demandée si le portrait de la vie nomade était un peu idéalisé : en même temps, on suit une femme amoureuse, qui découvre un mode de vie complètement différent du sien. Et après avoir perdu autant, on comprend la nostalgie du passé.

Je suis donc tombée sous le charme de ce livre, comme tout le monde. J’ai de la difficulté à imaginer qui ne l’aimerait pas.